L’Irlande et l’Espagne sortent de l’assistance respiratoire

L'Irlande et l'Espagne pourront voler de leurs propres ailes, sans l'aide de l'Union européenne et du FMI, avant la fin de l'année. Olli Rehn, le commissaire chargé des Affaires économiques l'a confirmé hier, lundi 14 octobre, à Luxembourg où sont réunis jusqu'à ce soir les ministres de l'Economie et des Finances de l'Union européenne.

Après quatre ans de tourmente, l'horizon se dégage enfin pour la zone euro. Le pays le plus rudement affecté par la crise financière, l'Irlande, sera bientôt capable de se financer seul sur les marchés. Les Irlandais ont eu la primeur de cette bonne nouvelle par la voix de leur Premier ministre. Enda Kenny a annoncé ce week-end que la ligne de 85 milliards d'euros ouverte en 2010 serait refermée à la mi-décembre. L'Etat, éreinté par le sauvetage des banques englouties dans la crise immobilière, sort plus vite que prévu de l'ornière. Le retour de la croissance, sensible depuis le deuxième trimestre, devrait l'aider à consolider sa convalescence.

En Espagne, ce sont les banques qui vont bientôt s'affranchir du soutien européen

L'année dernière, Bruxelles a mis à la disposition de Madrid 100 milliards d'euros pour recapitaliser les banques éreintées par l'effondrement du marché immobilier. Même pas la moitié de ce capital a été utilisé et aujourd'hui le gouvernement espagnol souhaite que cette enveloppe soit refermée au plus vite, pour tourner la page de la crise et retrouver de la crédibilité sur le marché de la dette. Les Espagnols cependant ne sont pas au bout de leur peine. La pauvreté augmente, et le chômage qui touche un actif sur quatre sera très lent à se résorber.

Quel bilan tirer des politiques d'austérité imposées aux pays en difficulté ?

Un bilan encore très mitigé. Le remède de cheval a permis de restaurer les finances de l'Etat irlandais, de redresser les comptes des banques espagnoles, mais la potion a aussi fait monter la fièvre un peu partout en Europe. On voit bien aujourd'hui au Portugal, un pays toujours sous assistance financière, que les citoyens sont à bout.

Sous la tutelle de Bruxelles, Lisbonne persiste dans l'austérité, il présente aujourd'hui au Parlement un nouveau plan de rigueur. Il lui faut trouver 4 milliards d'euros d'économies. Le gouvernement irlandais qui, lui aussi, est aujourd'hui devant le Parlement pour présenter son budget 2014 a, en revanche, pris des libertés avec l'orthodoxie budgétaire en adoucissant la rigueur. C'est parce qu'il a déjà réalisé les objectifs fixés par la troïka qu'il dispose d'une réelle marge de manœuvre.

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