Alcatel-Lucent, la mutation aux dépens de l’emploi

Les salariés du groupe Alcatel-Lucent sont en état de choc. Ils ont appris ce mardi la suppression de près d'un emploi sur 7 à travers le monde. La moitié des sites de l'équipementier télécom franco-américain vont disparaitre, dont des sites français. Cette purge est un mal nécessaire selon le patron du groupe franco-américain.

Ce plan fait partie de la vaste refonte que le groupe doit à tout prix réussir s'il ne veut pas disparaitre corps et âme dans le grand chambardement des télécoms. L'opération shift-shift pour changement, lancée au printemps par le nouveau dirigeant d’Alcatel-Lucent consiste à privilégier les activités les plus prometteuses : le transport des données pour internet et le très haut débit. Le marché le plus porteur en ce moment, c'est la fourniture d'un réseau de quatrième génération pour la téléphonie mobile. La 4G facilite le transport de la photo, du son, et de la vidéo, des données qu'on veut de plus en plus recevoir en quantité et en qualité sur notre portable ou notre tablette. Sur ce segment accaparé à 75% par le chinois Huawei et le suédois Ericsson, Alcatel-Lucent a vu sa part de marché rétrécir en un an de 8,5 à 6,5%. Il y a donc urgence à redresser la barre.

Comment le groupe franco-américain compte améliorer ses performances en supprimant 15 000 postes ?

En taillant dans ses coûts et surtout en créant 5 000 nouveaux postes pour renforcer entre autres la recherche. Ce printemps, Alcatel-Lucent a doublé Ericsson pour équiper la moitié du réseau en 4G d'un opérateur espagnol. Un joli coup qui pourrait se répéter, car le marché européen de la 4G est l'un des plus prometteurs.

Alcatel-Lucent a-t-il les épaules assez larges pour l'emporter face aux poids lourds du secteur ?

Le groupe serait plus robuste s'il était moins endetté, et plus grand. C'est pourquoi un éventuel mariage avec le finlandais Nokia pourrait bien succéder à l'avis de décès publié aujourd'hui. On a déjà beaucoup glosé sur les fiançailles des deux éclopés du secteur sans savoir quelle forme pourrait prendre ce rapprochement. Nokia a vendu sa division portable à Microsoft. Une fois le chèque empoché le finlandais pourrait être tenté par certains actifs d'Alcatel-Lucent à moins qu'une union soit jugée préférable pour mieux affronter la concurrence. Toutes ces options sont encore des suppositions, que l'Etat français, actionnaire minoritaire de l'équipementier doit déjà étudier avec beaucoup d'attention.

 

 

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