La roupie a perdu 20 % de sa valeur depuis le début de l'année par rapport au dollar. Or la quasi-totalité des matières premières s'achètent en billet vert. L'Inde dépense donc des fortunes à acheter du dollar pour se fournir en produits de base.
La facture pétrolière est de plus en plus lourde, quand le brut augmentait de 4,5 % la semaine dernière à Londres, sous l'effet des déclarations belliqueuses en direction de la Syrie, le pétrole augmentait quatre fois plus en roupie. La Banque centrale indienne a proposé aux raffineurs de pétrole de leur vendre des dollars, pour qu'ils n'aillent pas les acheter sur le marché international des devises. Elle envisagerait aussi d'inviter les banques à racheter l'or aux particuliers, pour le recycler et faire baisser les importations de métal précieux, devenues insoutenables.
Dépendance aux importations de matières premières
L'Inde paie au prix fort sa dépendance aux importations de matières premières. Elle paie aussi de mauvais choix dans la mise en valeur de ses propres ressources. Difficile de comprendre en effet que l'Inde soit devenue le quatrième importateur de charbon, alors qu'elle a ses propres gisements et de forte teneur. Mais le charbon indien a été délaissé parce qu'il était un peu plus cher, et qu'ensuite le développement des gisements prenait trop de temps. Les importations ont augmenté de 30 % depuis le début de l'année, pour éviter à tout prix les coupures d'électricité géantes de l'an dernier.
Taxes dissuasives à l'export
Difficile de comprendre également que des millions de tonnes de minerai de fer non utilisées en Inde, mais qui étaient très demandées en Chine, au Japon et en Corée du Sud, soient bloquées depuis près d'un an par des interdictions totales d'exportations, ou par des taxes dissuasives à l'export, sous couvert de lutte contre l'extraction illégale. Il rapporterait des devises très précieuses en ce moment.
L'Inde maintient aussi un prix à l'exportation très élevé pour la fraction de ses réserves publiques de blé destinées à l'étranger, alors que les prix mondiaux ont chuté. En baissant un peu ses ambitions, elle pourrait concurrencer les pays céréaliers de la mer Noire.