Après avoir pris une place prépondérante dans le commerce international du soja depuis dix ans, la Chine s'est mise à peser très sérieusement sur les bilans mondiaux du maïs. Et désormais, il faudra compter avec les importations chinoises de riz mais aussi... de blé. La tendance déjà observée l'an dernier se renforce.
En 2012, les importations chinoises de blé jusque là négligeables avaient été multipliées par trois. Cette année, la récolte chinoise de blé, pourtant la plus importante au monde, a souffert des pluies : 8 % de la production est détruite ou trop abîmée pour être acceptée dans les réserves d'Etat.
La Chine aura besoin du blé étranger pour l'alimentation humaine, mais aussi l'alimentation du bétail. De 3,7 millions de tonnes l'an dernier, les importations chinoises de blé pourraient monter à 9-10 millions de tonnes cette année, un sixième de la récolte de blé américaine, une paille !
Ce sont d'ailleurs les Etats-Unis, premiers exportateurs de blé au monde, qui sont les plus sollicités par la Chine en ce moment, l'Argentine ayant restreint ses exportations pour préserver son marché intérieur, et l'Australie ayant des capacités limitées jusqu'au début de l'an prochain (elle a vendu 300 000 tonnes à la Chine).
Depuis le mois d'avril, les Chinois ont acheté pas moins de 3 millions de tonnes de blé américain, la garantie qu'un blé de qualité rejoindra la Chine à un prix raisonnable... avant que les cours du blé ne remontent, sous l'effet de ces achats chinois ! La France n'a pour l'instant fourni que 200 000 tonnes à la Chine, ce qui chagrine les exportateurs, qui ont autant de blé français à écouler que l'an dernier, avec moins de débouchés, le Maghreb ayant de belles récoltes.
Pour vendre davantage en Chine, il faudra baisser nos prix, confient certains. Car la concurrence cette année sera beaucoup plus rude avec, on le voit, le retour en force du blé américain et bientôt du blé russe sur le marché international.