La campagne de la vanille va commencer au début du mois prochain à Madagascar. On devrait alors connaître alors les candidats à l'élection présidentielle. Il y a de fortes chances qu'au cours de la campagne électorale cette fois, ils se livrent à la surenchère auprès des paysans sur la valeur de la vanille malgache. D'autant que les conditions sont propices à la hausse des prix. En six mois, le prix de la vanille ont doublé. Le kilo se négocie autour de 50 dollars, contre 20 à 25 dollars il y a six mois. La demande mondiale continue de croître de 3% par an. Etats-Unis, Europe et Japon sont les principaux marchés, mais le Brésil et la Chine se mettent aussi à aromatiser leurs glaces avec de la véritable vanille.
Or à Madagascar, on attend cette année 1 200 tonnes de gousses contre 1 700 tonnes l'an dernier, quasiment un tiers de moins. La floraison n'a pas été très bonne, le nombre de gousses n'en sera que plus réduit, la qualité risque de ne pas être non plus au rendez-vous. Il faudra donc acheter davantage et plus cher pour obtenir la même quantité de vanilline, l'arôme recherché par les industriels.
Des industriels qui n'ont plus la possibilité de compenser avec d'autres origines. L'Inde, l'Indonésie, la Papouasie-Nouvelle-Guinée, l'Ouganda s'étaient lancés à fond dans la vanille pendant la première moitié des années 2000, lorsque Madagascar était ravagée par la crise politique et les cyclones, mais tous ces concurrents ont abandonné la vanille lorsque les prix se sont effondrés à partir de 2008. Ce n'était plus rentable.
Madagascar, aux coûts de production imbattables, est redevenue l'origine prépondérante, qui détermine les prix. La tendance est donc à la hausse et risque de le rester encore l'an prochain. Mais cette fois, les importateurs de vanille ont pris leurs précautions, échaudés par la flambée de 2003-2004 (les prix avaient atteint 400 dollars le kilo !), ils ont acheté par anticipation et accumulé des stocks lors des années de forte production. Reste à savoir en quelles quantités.