L'Iran fêtait hier la « Journée nationale de la technologie nucléaire » ! L'occasion rêvée pour le régime de Mahmoud Ahmadinejad de narguer la communauté internationale, qui l'a mis au ban des nations parce qu'elle le soupçonne de vouloir se doter de l'arme atomique.
Quelques jours après l'échec des pourparlers de Téhéran avec le groupe des 5 + 1 à Almaty, voilà que le gouvernement iranien inaugure deux mines d'uranium à Sagand, dans le centre du pays, mais aussi un nouveau centre de production de concentré (U308), le fameux « yellow cake », à une centaine de kilomètres des gisements.
Le concentré, transportable en fût, doit ensuite être converti en hexafluorure d'uranium, pour, enfin, être enrichi en uranium 235 et devenir du combustible, utilisable dans une centrale nucléaire. L'Iran sait enrichir l'uranium entre 3 et demi % et 20 %, selon le gendarme mondial du nucléaire, l'AIEA : la république islamique compte deux usines à Natanz et Fordo, également situées dans le centre du pays.
En résumé, l'Iran maîtrise désormais toute la chaîne, de la mine à l'enrichissement, et les autorités de Téhéran veulent le faire savoir. Mais c'est une démonstration de force très symbolique. Les mines d'uranium iraniennes ont des réserves très limitées, moins de 5000 tonnes d'oxyde d'uranium, c'est la moitié de ce que produit le groupe français Areva en une seule année.
Les gisements de Sagand sont en outre souterrains, donc difficiles à exploiter, et de teneur faible : 500 grammes d'oxyde d'uranium par tonne de minerai, quand il faudrait pouvoir en tirer 2 kilos par tonne pour que ce soit rentable. Il y a donc très peu de chance que l'Iran exploite réellement ces mines. Dans l'incapacité d'importer du concentré d'uranium depuis la révolution, Téhéran ne dispose en réalité que du concentré que l'Afrique du Sud avait vendu au Shah d'Iran dans les années 70. Un stock de 600 tonnes d'oxyde d'uranium qui s'est amenuisé avec le temps.