Bulgarie : les mines de charbon menacées par la hausse du coût de l'électricité

Les mineurs ont versé du charbon devant le Parlement hier à Sofia, la capitale bulgare. Ils craignent la fermeture des centrales électriques à charbon, qui sont considérées comme trop coûteuses.

En cherchant à résoudre le problème d'une électricité trop chère, les autorités bulgares ont semé une autre source de mécontentement, cette fois auprès des mineurs. Le projet des autorités, pour réduire le coût de l'électricité, et donc les factures, c'est de réduire la part du charbon dans la production de courant, 40 % actuellement. Cette idée peut paraître saugrenue, à l'heure où le prix du charbon est faible, et que les pays d'Europe de l'Ouest font marcher à plein régime leurs centrales à charbon en l'important des Etats-Unis. Mais le charbon bulgare n'est pas le charbon du marché mondial, c'est d'ailleurs de la lignite, un charbon de moins bonne qualité que la houille. Surtout les opérateurs électriques font payer au prix fort leur électricité à base de charbon depuis qu'ils ont réalisé des investissements lourds pour désulfuriser les rejets polluants sur un des sites. Or la Bulgarie vend moins d'électricité chez elle et à l'étranger, le système n'est donc plus rentable. C'est pourquoi l'ancien gouvernement bulgare songeait à stopper, provisoirement au moins, la production très coûteuse d'électricité à base de charbon, tant que la demande ne remonterait pas, notamment dans le bassin minier de Maritsa.

L'idée semble avoir été abandonnée pour le moment, devant le mécontentement des mineurs. La baisse des factures aura tout de même lieu, a promis l'autorité de régulation bulgare. Le prix de distribution du courant aurait été, selon elle, renégocié à la baisse, le prix du gaz auprès de la Russie également ; on devrait aussi augmenter la production d'électricité nucléaire d'une centrale déjà rentabilisée (Kozloduy). Curieusement, les très larges subventions de l'Etat bulgare au solaire, instaurées avant même l'entrée de Sofia dans l'Union européenne, n'ont pas été remises en cause. Pourtant elles sont ruineuses pour l'opérateur public puisqu'elles garantissent cinq fois plus que le tarif réglementé sur vingt ans. L'effet d'aubaine a été tel que la Bulgarie produit en pourcentage plus d'électricité solaire que l'Allemagne !

Partager :