Le boom de l'économie thaïlandaise

La Thaïlande durement frappée par des inondations il y a tout juste un an opère un redressement spectaculaire. Son taux de croissance pour 2012 publié lundi est à faire pâlir d'envie

Entre le quatrième trimestre de 2011 et celui de 2012, la croissance a bondi de 19%. Un chiffre absolument stupéfiant. Non seulement le royaume a rattrapé le recul de 10% enregistré sur cette période de référence mais il a réussi à se relever beaucoup plus vite que prévu. A peine un an après les intempéries meurtrières qui avaient totalement paralysé le pays en 2011. Cette année-là, la richesse du pays avait stagné ; pour 2012, la croissance est de retour, une croissance vigoureuse, de 6,4%. Voilà le chiffre qui effectivement peut faire des envieux. Même la Banque centrale n'osait imaginer une telle performance.

C'est la reconstruction fortement soutenue par le gouvernement qui a permis cette relance foudroyante. Il y a eu d'une part toute une série de mesures pour financer des grands travaux et d'autre part une politique active de soutien à la consommation et aux entreprises. Ces dernières ont bénéficié d'allègements fiscaux. Du côté de la consommation, la réduction des taxes sur l'achat du premier véhicule a par exemple dopé le marché automobile. Le coup de pouce aux salaires qui devrait se poursuivre cette année alimente également le moteur de la consommation intérieure.

Une croissance très soutenue par le gouvernement

Certains estiment que cette croissance est trop soutenue par le gouvernement. Les subventions accordées par exemple aux riziculteurs ont fait perdre à la Thaïlande sa place de premier exportateur mondial. Car le gouvernement qui achète le riz au prix fort n'a pas réussi pour le moment à le vendre à l'extérieur. Il y a aujourd'hui 18 millions de tonnes de riz qui attendent preneur dans les entrepôts du royaume.

L'Etat risque une perte sèche s'il ne parvient pas à placer son riz sur les marchés extérieurs, préviennent les plus alarmistes. Mais si l'agriculture a perdu en compétitivité à cause de ces mesures, en revanche l'industrie continue de se renforcer. Les investisseurs étrangers, notamment les Japonais, sont très présents dans le royaume.

Les exportations des produits manufacturés devraient continuer à grimper cette année. La Thaïlande, comme l'Indonésie ou les Philippines, fait partie de ces tigres d'Asie du sud-est capables de se développer à vive allure, sans crainte de l'environnement de crise qui sévit un peu partout dans le monde.

Vers une continuité en 2013

La croissance prévue sera un peu en-deça de celle de 2012 mais la dynamique reste en place. Attention toutefois à la surchauffe. Avec la bourse en pleine forme, les entreprises qui multiplient les fusions-acquisitions, les analystes redoutent la formation d'une bulle financière. Cela pourrait faire très mal.

Autre clignotant à l'orange pour l'économie thaïlandaise, sa monnaie, elle aussi se muscle trop vite. En grimpant face au dollar le baht pourrait mettre un frein aux exportations. A moins que sa Banque centrale n'intervienne, la Thaïlande qui a réussi à se remettre en selle au galop est aujourd'hui à la merci des mouvements baissiers du yen et du dollar.

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