La Grande-Bretagne autorise l'exploration du gaz de schiste

L'exploration du gaz de schiste reprend en Grande-Bretagne mais la révolution européenne du gaz de schiste n'est pas pour demain. 

La Grande-Bretagne est le pays européen qui consomme le plus de gaz, or ses réserves classiques de gaz s'amenuisent. D'exportatrice nette, elle est devenue importatrice. Alors les promesses de ressources de gaz de schiste avancées par la petite compagnie britannique Cuadrilla sont un gage d'indépendance énergétique accrue. Certains espèrent qu'une production nationale de gaz de schiste pourrait faire baisser les prix de ce combustible de 2% à 4% à partir de 2021. Mais rien ne dit à ce jour, que les réserves se concrétisent. Il faudra procéder à de nombreux forages.

La décision du gouvernement britannique de reprendre la fracturation hydraulique, un an et demi après deux séismes sans gravité, mais qui avaient inquiété les Britanniques, illustre une chose : la volonté de la Grande-Bretagne de s'engager dans cette industrie.
Mais en Europe, elle est bien seule. Il n'y a que la Pologne qui ait la même détermination, tant Varsovie veut échapper à l'emprise russe pour son approvisionnement. Pour l'instant les forages polonais ont été décevants ; cependant, la précipitation avec laquelle l'Américain Exxon Mobil a abandonné les recherches aurait davantage à voir avec ses intérêts concurrents en Russie.

Ailleurs en Europe, la France et la Bulgarie ont interdit la fracturation hydraulique sous la pression de l'opinion. L'Allemagne et l'Autriche ont pour l'instant renoncé à proposer des permis. En Europe, la démographie et le droit foncier n'ont en outre rien à voir avec ceux des Etats-Unis. Il n'y a pas de politique européenne réellement possible dans ce domaine, le Parlement européen a seulement refusé d'interdire les gaz de schiste. Quant à la Commission, elle prépare juste une directive pour en évaluer l'impact.

Après le boom du gaz de schiste aux Etats-Unis, le nouvel eldorado du gaz de schiste ne sera pas européen, estime l'expert Francis Perrin. Pas de quoi peser sur les prix du russe Gazprom ! En revanche la Chine a fait des gaz de schiste une priorité nationale. L'Arabie Saoudite et l'Algérie veulent, comme l'Argentine, confirmer leur potentiel. Et la Libye commence à en parler très sérieusement.

Partager :