Statu quo au sommet de l'OPEP malgré les craintes de surplus de pétrole

L'Organisation des pays exportateurs de pétrole a maintenu inchangé son niveau de production, hier, mercredi 12 décembre. Les pays membres de l'OPEP n'ont plus les moyens de soutenir davantage les prix.

L'offre mondiale de pétrole est abondante : les pays de l'OPEP ont ouvert en grand les vannes depuis deux ans, pour compenser l'absence de pétrole libyen l'an dernier, puis au début de cette année pour calmer les cours, affolés par les menaces iraniennes sur le détroit d'Ormuz. Au mois de juin, l'Arabie Saoudite a produit comme jamais en 30 ans : plus d'un million de barils par jour. Depuis, le niveau de production du cartel est resté élevé avec le retour du pétrole libyen et ce, malgré la baisse de production iranienne causée par l'embargo.

Car parallèlement les Etats-Unis ont augmenté de plus de 10% leur propre production de pétrole grâce à l'extraction des huiles de schiste. Or la demande de brut n'est pas au rendez-vous, notamment dans les pays occidentaux. C'est pourquoi le prix moyen des différents pétroles produits dans le monde a baissé de près de 8 dollars au cours des trois derniers mois. Le cours du baril de Brent, s'il est encore au dessus des 100 dollars, pourrait même reculer l'an prochain. Mais les pays exportateurs de l'OPEP n'ont plus les moyens, comme ils l'ont fait en 2008, de limiter drastiquement leur production pour doper à nouveau les cours. Fragilés depuis le printemps arabe, ils ont besoin de continuer d'exporter des volumes importants pour financer leurs budgets sociaux.

C'est pourquoi, hier, ils n'ont pas abaissé leur plafond officiel de production : 30 millions de barils par jour. Sachant qu'officieusement, ce plafond a été allègrement dépassé cette année, il y a une petite marge tout de même pour limiter le surplus qui se profile sur le marché, et c'est encore le poids lourd de l'OPEP, l'Arabie Saoudite, qui devrait ajuster sa production, à la baisse, cette fois. Le mois dernier, déjà, Ryad est revenu à 9,5 millions de barils par jour, son niveau le plus faible de l'année.

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