L'idée d'un marché à terme chinois du pétrole refait surface

Pour échapper aux prix définis à Londres ou à New York, la Chine relance son projet de marché à terme du pétrole à Shanghai.

 

La Chine est désormais le deuxième consommateur de pétrole derrière les Etats-Unis. Pourtant, les prix du pétrole qu'elle importe en quantité croissante sont définis à l'autre bout de la planète, à Londres et à New York. Même si ce ne sont pas les qualités de pétrole qu'achète la Chine en fin de compte, ils servent de référence aux prix de ses achats physiques de brut.

Pourtant les cours du Brent évoluent parfois davantage en fonction des aléas de la production en mer du Nord, les cours du brut léger américain en fonction des stocks de Cushing en Oklahoma, plus qu'en fonction du marché chinois. D'où l'idée de la Chine de créer son propre marché à terme du pétrole.

Un contrat avait déjà été testé au début des années 90, à la bourse de Shanghai. Mais il avait échoué, victime de la spéculation et d'une inflation galopante. Il semble aujourd'hui renaître de ses cendres. Les régulateurs des marchés financiers en Chine viennent de faire savoir que les investisseurs institutionnels étrangers, comme les fonds et les assurances, seraient les bienvenus, et que le dollar serait accepté dans une certaine mesure aux côtés du yuan. C'est une façon de sonder les entités traditionnellement actives sur ce type de marché, estime l'expert pétrolier Francis Perrin.

Beaucoup de contrats à terme échouent, faute d'attirer les investisseurs. Parce que le contexte politique, financier ou réglementaire, n'est pas favorable. Le marché pétrolier voulu par l'Iran en a fait les frais. Seuls Tokyo et Dubaï sont pour l'instant devenues des places alternatives de poids sur le marché financier du pétrole. Dubaï, la petite dernière, a même triplé son volume de transactions depuis 2007, forte de sa tradition dans le négoce international.

Pas sûr que le contrat de Shanghai qui est envisagé devienne aussi vite un prix de référence mondial. D'autant que les achats de pétrole chinois sont beaucoup moins externalisés, ils restent encore aux mains d'une poignée de compagnies publiques chinoises.

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