Les initiatives se multiplient pour juguler la hausse des cours du pétrole

Le prix du baril de Brent s'est à nouveau rapproché des 125 dollars hier, suite à une diminution inattendue des stocks de brut américain. Pourtant les Etats ne ménagent pas leurs efforts pour calmer l'envolée des prix du pétrole.

L'administration américaine a même consenti à adoucir ses sanctions contre l'Iran. Des sanctions qui, conjuguées aux désordres syrien et soudanais, auraient contribué à faire grimper les prix du baril de 10 à 15 dollars depuis le début de l'année. Les Etats-Unis renoncent ainsi à appliquer dès maintenant les nouvelles sanctions financières qui devaient empêcher toute entreprise étrangère d'acheter du pétrole à la Banque centrale iranienne, ce que le gouvernement de Téhéran s'est empressé de qualifier hier de « reculade » américaine. Pas faux ! Au bras de fer diplomatique avec l'Iran sur le nucléaire, Barack Obama privilégie son opinion, inquiète de la flambée des prix de l'essence. Le président américain est même en train de consacrer deux jours de sa campagne électorale spécifiquement au thème de l'énergie, à travers le pays. Son administration fermera donc les yeux sur les transactions de pétrole de onze Etats avec l'Iran, pendant six mois. C'est d'ailleurs le délai qui court avant la mise en œuvre de l'embargo européen sur le pétrole iranien. Un répit pour les quelques Etats d'Europe qui consomment encore beaucoup de brut iranien, mais aussi pour le Japon, qui est devenu très dépendant des énergies fossiles depuis la catastrophe nucléaire de Fukushima.

Le geste de Washington s'ajoute à celui de l'Arabie Saoudite, la veille. Le premier producteur mondial de brut s'est dit prêt à injecter non plus 10 millions mais 12,5 millions de barils par jour sur les marchés pétroliers pour détendre les prix. Un quart de production saoudienne supplémentaire, alors qu'elle est déjà au plus haut depuis 30 ans ! Ryad réactive en catastrophe les anciens gisements, et accélère le développement du champ géant de Manifa.
La Chine apporte aussi sa contribution aux tentatives d'accalmie des prix mondiaux du brut. Les autorités de Pékin viennent d'augmenter comme jamais depuis trois ans les prix du carburant, +6% pour l'essence, +7% pour le diesel, pour essayer de ralentir la demande dans le pays, deuxième consommateur de pétrole au monde.

Partager :