Le prix de l’essence s’invite dans la campagne présidentielle aux Etats-Unis

Le prix de l'essence reparti à la hausse, aux Etats-Unis, pénalise Barack Obama dans les sondages.

Le gallon d'essence frôle à nouveau les 4 dollars aux Etats-Unis. Cela équivaut à 60 cents d'euro le litre, ce qui serait une aubaine pour les automobilistes européens, mais pour les Américains, c'est le seuil fatidique au-delà duquel ils estiment que leur pouvoir d'achat est dangereusement atteint ─ il est vrai que les trois-quarts d'entre eux prennent le volant pour aller travailler.

Le coût de l'essence pour les Américains s'est ainsi invité dans la campagne présidentielle, et il est très bien instrumentalisé par les candidats républicains, dont Newt Gingrich qui promet un gallon à 2,50 dollars. La popularité de Barack Obama est, selon un sondage, repassée sous les 50% à cause du prix à la pompe. C'est un comble dans un pays qui n'a jamais été aussi indépendant en matière d'énergies fossiles que sous le mandat d'Obama, comme il ne manque pas de le rappeler d'ailleurs, et ce grâce à l'essor du pétrole et du gaz de schiste.
Les importations américaines de pétrole brut ont baissé de 10% en un an. Et pour la première fois depuis 60 ans, les Etats-Unis ont été exportateurs nets de carburants l'an dernier ; ils s'apprêtent aussi à exporter leur gaz.

Mais autant le prix du gaz américain, totalement déconnecté du prix spot international, a été divisé par quatre en quatre ans, permettant d'ailleurs une relocalisation de l'industrie chimique aux Etats-Unis, autant le prix du pétrole est resté soumis aux turbulences du marché mondial et elles ont été nombreuses, depuis la Libye jusqu'à la crise iranienne, ce qui maintient les cours à plus de 100 dollars à New York, à plus de 125 dollars à Londres.

Et puis la révolution des huiles de schiste du Nord-Dakota ou des sables bitumineux du voisin canadien n'a pas profité à tout le territoire américain, du fait d'une mauvaise distribution du pétrole : pour l'instant le Sud n'en profite pas beaucoup, ce qui fait varier fortement les prix de l'essence d'un Etat à l'autre. Les opposants de Barack Obama ne manquent pas de rappeler que l'hôte de la Maison Blanche s'est pour l'instant opposé à la construction de l'oléoduc Keystone, qui aurait en partie résolu ce problème.

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