Mines sud-africaines : au secours, les investisseurs s’en vont !

Les investisseurs étrangers se désengagent des mines sud-africaines, c'est l'une des conséquences du conflit de Marikana qui fait toujours peser une lourde hypothèque sur l'avenir du secteur.

« Nous ne pouvons pas nous permettre une récession », a prévenu hier le président Jacob Zuma à l’ouverture du congrès annuel de la Cosatu, la principale centrale syndicale du pays.
Dans ce pays, un cinquième du produit intérieur brut émane de l’industrie minière. La crise qui secoue le secteur depuis les événements de Marikana aura donc bien un coût élevé pour l’économie. A ce stade, le risque de récession semble encore lointain car malgré la fermeture des mines engendrée par les grèves, la croissance sera là en 2012, supérieure à 2%.

En revanche à moyen terme, l’industrie sud-africaine est menacée par un phénomène nouveau qui s’est amplifié ces dernières semaines : les investisseurs étrangers se retirent en masse et pour une durée indéterminée. La dégringolade des titres miniers en Bourse témoigne de cette fuite des capitaux, de l'ordre de 7% à 10 % pour certaines sociétés. Des fonds locaux ont pris le relais, mais seront-ils suffisants pour injecter les capitaux indispensables à la rénovation du secteur ?

Les mines doivent d'abord provisionner de l’argent pour les augmentations de salaires que les mineurs exigent depuis cet été. Au-delà, les industriels auront besoin de capitaux pour investir dans l'électricité, le talon d'Achille de l'Afrique du Sud, mais aussi dans l’extraction, toujours plus coûteuse, car de plus en plus profonde. Difficile de mener de tels projets quand les investisseurs quittent le navire.

Seule consolation pour l’industrie du platine, les cours du métal précieux s’envolent. Avant l’été, le marché était totalement encombré à cause du ralentissement en Europe. Cet automne, la demande pour les pots catalytiques gourmands en platine ne s’est toujours pas redressée mais l’offre, elle, a fondu.
L'Afrique du Sud, qui fournit les trois quarts du métal consommé dans le monde, a vu sa production baisser d'un tiers ces dernières semaines. Résultat, en un mois le cours du platine a gagné 11%. D’ici à la fin de l’année, le marché pourrait même se retrouver en déficit. Hier, l'once de platine valait 1 695 dollars à Londres.

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