Pour nourrir la planète dans 40 ans, il faudra accroître de 60% la production agricole

C'est le calcul de l'Organisation des Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO) et de l'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) dans leur rapport sur les Perspectives agricoles publié ce mercredi 11 juillet. Comment y parvenir, c'est toute la question.

Dans 40 ans, la population de la planète sera plus nombreuse, plus urbanisée et plus riche, elle aura besoin de plus de produits agricoles pour se nourrir. Moitié plus. Pourtant, on ne pourra plus appliquer les recettes du passé pour y parvenir. C'est la conclusion de la FAO et de l'OCDE.

Au cours des dix dernières années, si l'on a produit plus de denrées alimentaires, c'est en étendant toujours et encore les surfaces agricoles et en usant de plus en plus d'eau, d'engrais et de pesticides. Cette stratégie n'est plus tenable, alors qu'un quart des terres de la planète sont dégradées, que les ressources d'eau sont comptées et que le coût des intrants s'accroît. C'est du côté des rendements qu'il faudra travailler. Et particulièrement dans les pays en développement, qui devront produire près de 80% de denrées supplémentaires d'ici 2050.

Le rapport énumère des expériences en cours : comment au Maroc on a utilisé l'irrigation d'appoint avant les pluies, grâce à l'eau des retenues : quelques gouttes qui ont permis de semer plus tôt et de produire 25% de blé supplémentaire ; au Bangladesh on est parvenu à doper la production de riz tout en utilisant moins d'engrais, en enfouissant des briquettes d'urée dans le sol avant le repiquage, plutôt qu'en dispersant l'urée dans les rizières immergées, ce qui occasionnait un gros gaspillage ; aujourd'hui la briquette d'urée est testée dans de nombreux pays d'Afrique de l'Ouest, de même que les micro-organismes qui augmentent l'apport de phosphates destiné aux plantes, avec des quantités moitié moindres. En Indonésie, enfin, on a resserré les écarts de rendements entre les grandes entreprises agricoles et les petits paysans en demandant aux premières de partager intrants, crédit, techniques agricoles et commerciales avec les seconds.

Mais continuer à améliorer les semences, les techniques agricoles et la formation des producteurs demandera aussi à la puissance publique d'être plus présente qu'elle ne l'a été, notamment en Afrique. Sur ce continent, c'est la productivité de l'élevage qui devrait progresser le plus nettement.

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