L'appétit de la Chine pour les matières premières s'est calmé en juin

La Chine a brutalement freiné ses importations de métaux et de pétrole au mois dernier. Cependant il faudra attendre l'automne pour savoir si le ralentissement des achats chinois est à prendre au sérieux.

Les chiffres des douanes chinoises ont été publiés hier ( mardi 10 juillet) et ils sont impressionnants. Les importations de matières premières ont fortement chuté vers la Chine au mois dernier : les achats de cuivre ont dégringolé de 18%, ceux de pétrole de 15%, et les cargaisons de fer ont diminué de 9%. Une telle chute n'avait pas été enregistrée depuis janvier 2009, au plus fort de la crise financière. De quoi donc alarmer sur la santé de l'économie chinoise, qui serait contaminée par les problèmes de la zone euro. Pourtant, pour brutaux que soient ces chiffres, ils sont tout relatifs, puisqu'ils mesurent la baisse par rapport aux achats du mois de mai, qui étaient record.

Depuis le début de l'année, la Chine a opéré un restockage massif en profitant de la baisse des prix internationaux. C'est sur une plus longue durée qu'il faut étudier la baisse des imports chinois du mois dernier : on retrouve le niveau du mois d'avril, ce qui n'est pas si mal, et l'on observe même une forte hausse par rapport au mois de juin de l'an dernier et sur tout le premier trimestre. La consommation chinoise de matières premières reste robuste, celle de maïs et de soja a même été multipliée par 3 au cours des six premiers mois !

Si les achats de métaux et de pétrole ont baissé le mois dernier, c'est que d'une part les stocks sont pleins en cette période moins faste pour l'économie mondiale, et que les courtiers ont abandonné une pratique très chinoise : l'achat de cuivre à l'étranger pour financer des emprunts en Chine. Cela n'est plus nécessaire étant donné l'assouplissement du crédit décidé par Pékin. Le ralentissement des achats de matières premières pourrait se poursuivre cet été, une période habituellement creuse. Ce sont les importations de septembre et octobre qui seront véritablement parlantes. On peut rester optimiste au vu du regain des travaux d'infrastructure, mais aussi de la croissance des ventes d'automobiles et de logement en Chine.

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