Et pourtant la dernière « vue » organisée par le géant du diamant De Beers n'a pas été un grand succès. Le premier producteur mondial de diamants avait bien revu ses assortiments de pierres brutes pour rendre plus accessibles certaines boîtes, et se rattraper sur d'autres, mais il s'est refusé à baisser le prix de ses diamants bruts. Résultat : les clients de cette « vue » du mois de juin, des diamantaires triés sur le volet pourtant, ont reporté 100 millions de dollars d'achats. Il faut dire que ces diamantaires sont de leur côté obligés de baisser le prix du diamant taillé destiné au consommateur, déjà moins 8% l'an dernier, les ventes ne progressent plus au même rythme depuis que l'austérité européenne s'est imposée à l'économie mondiale. Résultat, les marges des diamantaires sont sous pression et ils ont de plus en plus de mal à obtenir des crédits. La situation de l'industrie du diamant est particulièrement difficile en Inde, puisque les diamantaires sont financés en roupies mais doivent acheter leurs diamants en dollars, or la monnaie indienne a plongé depuis le début de l'année.
Face à cet essoufflement des diamantaires, le cartel du diamant brut tiendra-il son niveau de prix au second semestre ? C'est en tout cas ce qu'affirmait le Russe Alrosa, numéro deux mondial, la semaine dernière. Pour tenter de relever les prix, De Beers a ralenti sa production de diamant comme elle sait si bien le faire pour créer un peu de pénurie et maîtriser le marché. Les deux géants du cartel du diamant sont optimistes à moyen et long terme. La demande est stable aux Etats-Unis, celle de l'Inde et de la Chine, si elle ne progresse plus de la même manière, reste robuste. Tout dépendra de l'atterrissage des économies asiatiques. Et du déroulement de la transition politique à Pékin. Si la lutte contre la corruption devait s'accentuer en Chine, la place des cadeaux, où le diamant est roi, pourrait bien se réduire !