Moins d'activité industrielle signifiant moins d'appétit du dragon chinois pour les métaux, alors qu'il en est le premier consommateur mondial, l'impact a été immédiat jeudi sur tout le complexe : du cuivre au zinc en passant par l'étain. En moyenne sur la semaine, les cours des métaux de base ont perdu 3,6%. Les actions des groupes miniers à Londres ont également souffert, enregistrant leurs plus grosses pertes depuis le début de l'année sur le FTSE : -9 %. Des pertes aggravées pour le géant anglo-américain BHP Billiton par les déclarations récentes sur le ralentissement de la consommation chinoise de minerai de fer ; et pour Randgold, par les craintes sur l'activité minière au Mali, depuis le coup d'Etat.
La chute des cours des métaux tout de même trouvé un amortisseur vendredi grâce au rebond de l'euro, par rapport au dollar, qui a rendu soudain plus attractif l'achat de matières premières libellées en billet vert, pour les investisseurs qui disposent d'autres devises. Du coup le cuivre a repassé la barre des 8 300 dollars la tonne. Il faut dire que les fondamentaux du métal rouge ne sont pas si mauvais : même si les stocks chinois sont à un record historique, ils commencent à baisser. Les stocks de la bourse de Londres sont, eux, au plus bas depuis novembre 2008, ce qui veut dire une offre disponible très réduite.
Quant à la production des groupes miniers, on le sait, elle ne répond pas assez vite à la demande mondiale, qui malgré tout, progresse irrésistiblement. Dans les gisements géants les plus anciens, la teneur en cuivre décline dangereusement. Le Groupe international d'études sur le cuivre prévoit encore un déficit de l'offre par rapport à la demande cette année. Le géant chilien du cuivre Codelco en est conscient, il s'est engagé à investir plus de la moitié de ses 7 milliards de dollars de profits de l'an dernier pour augmenter la production de métal rouge de 20% d'ici huit ans.