Le numéro un du minerai de fer Vale renonce à ses vraquiers géants

Le plus grand producteur de fer de la planète, le brésilien Vale, avait rêvé de contrôler le transport de son minerai jusqu'en Chine. C'était sans compter l'opposition des armateurs chinois. Le brésilien Vale renonce à ses vraquiers géants.

Après les Supramax, les Panamax et les Capemax, des vraquiers de plus en plus gros, on avait surnommé les minéraliers géants de Vale les Valemax ! Ces navires capables de transporter 400 000 tonnes de minerai de fer, dont le pont correspond en surface à trois terrains de football, avaient été commandés par le producteur brésilien de fer en 2008, lorsque les tarifs du fret maritime s'étaient successivement envolés puis effondrés.

En faisant l'acquisition de sa propre flotte de vraquiers, Vale pensait pouvoir épargner ses marges en stabilisant le coût de transport de son minerai de fer. Et tant qu'à faire, le groupe avait commandé des navires géants, pour répondre aux besoins croissants de la Chine, déjà 500 millions de tonnes d'importations de minerai de fer par an, la moitié du commerce mondial. Sur 19 navires commandés à l'époque par Vale, 6 lui ont été livrés. Mais aucun n'est parvenu à rentrer dans un port chinois ! Il n'était pas question pour les armateurs en Chine de laisser les Brésiliens contrôler l'essentiel du transport du minerai de fer.

Alors, à force de lobbying auprès du gouvernement de Pékin et des autorités maritimes locales, l'association maritime chinoise a eu raison de la folie des grandeurs brésilienne. Après une avarie mystérieuse sur un ballast au Brésil, au début du mois, aucun Valemax n'a été autorisé à jeter l'ancre dans un des trois ports chinois qui étaient pourtant en mesure de les accueillir, dans les régions de Dalian et de Shanghai.

Du coup, Vale jette l'éponge : le géant brésilien du minerai de fer vient d'annoncer qu'il renonçait à posséder tous les vraquiers géants qu'il avait projeté d'acheter ; ce n'est d'ailleurs plus aussi intéressant depuis que les cours du fret se sont stabilisés à un niveau dix fois inférieur à celui du printemps 2008. Vale préfère désormais louer ses navires. Quant aux Valemax qui lui restent sur les bras, le groupe brésilien les fera accoster dans d'autres pays asiatiques, quitte à transborder leur cargaison sur des navires plus petits, à destination de la Chine. En attendant, si c'est possible, de revendre ses géants des mers.

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