Les cours du café arabica se calment

Après une année de folle envolée, les cours de l'arabica devraient se calmer au vu des belles productions prévues, du Brésil à la Colombie.

Tous les ans, en octobre, le monde du café a les yeux rivés sur les plantations du premier producteur mondial d'arabica, le Brésil. C'est l'époque de la floraison et cette année, elle promet de nombreux fruits, qui apparaîtront le mois prochain. Rien n'est encore définitif mais la récolte, qui commencera en mai-juin 2012, devrait être record : entre 55 et 60 millions de sacs, contre 45 millions de sacs cette année.

Pour la Colombie, les observateurs sont déjà rassurés : les récentes pluies n'ont finalement que très peu perturbé la récolte, cet automne. La production redémarre après deux années calamiteuses. Une météo plus clémente et le renouvellement des caféiers colombiens produisent leur effet. Même si l'on n'est pas encore revenu aux 12 millions de sacs de 2008, 9 à 10 millions de sacs sont attendus en 2011-2012 contre 8 millions de sacs les deux années passées. Au total, on prévoit finalement un équilibre entre l'offre et la demande mondiales en 2011-2012, et un beau surplus en 2012-2013.

C'est pourquoi les prix de l'arabica redescendent de leur sommet, à New York : au mois de mai dernier, la livre avait dépassé les 3 dollars, plus du double de ce qu'elle valait en 2010, à la même période. Après un nouveau sursaut au mois d'août lorsque le gel a momentanément menacé les caféiers brésiliens, les cours reviennent à un niveau plus raisonnable, depuis le début du mois, autour de 2,4 dollars la livre. Pourtant, l'essor continu de la consommation mondiale devrait garantir le marché contre une chute libre. Il faudra 10 à 15 millions de sacs de café supplémentaires dans les cinq ans à venir.

Restent deux inconnues : l'attitude des investisseurs financiers sur le marché du café et le choix des torréfacteurs entre l'arabica lavé colombien, le nectar, dont ils s'étaient détournés parce qu'il coûtait trop cher, et l'arabica nature brésilien, qu'ils ont pris l'habitude de lui substituer depuis un an. On le découvrira sans doute dans les tasses dans les mois qui viennent.

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