Baisse des stocks de robusta : les cours du café se corsent

Les cours du café se sont envolés vendredi 11 juin, avec la menace de gel des caféiers au Brésil et surtout, la raréfaction des stocks de robusta en Europe.

Le marché du café s’était assoupi depuis le début de l’année, les cours étaient stables avec d’un côté de la balance une production toujours faible en Amérique centrale, qui soutenait les prix et de l’autre, la perspective d’une récolte record au Brésil, qui les plafonnait.

Le réveil n’en a été que plus brutal. La semaine dernière, les cours du robusta ont grimpé de 17 % à Londres. Une hausse de 6 % rien que vendredi, où le contrat de juillet a atteint 1579 dollars la tonne en séance, un plus haut de huit mois ! Plus 6 % également pour l’arabica à New York, où la livre a atteint 1 dollar 45.

L’annonce d’une vague de froid dans l’Etat du Minas Gerais, où le Brésil produit la moitié de son café, a soudain fait craindre le gel des caféiers, à l’aube de la récolte. Les opérateurs ont donc fait des achats précipités pour se couvrir au cas où la catastrophe se produirait, même si les températures prévues, de 3 à 9 degrés, semblent écarter une telle perspective, selon un négociant.

Une autre information a été beaucoup plus déterminante dans l’affolement des cours, d’après lui, à savoir le peu de stocks de robusta disponible sur le marché à terme de Londres, en ce moment. La Fédération européenne du café le confirme, les stocks de robusta dans les ports européens ont diminué d’un demi million de sacs, soit 30 000 tonnes, entre le début du mois de mars et la fin du mois d’avril. Le plan de rétention du Vietnam semble porter ses fruits : dans l’espoir que les cours de redressent, le gouvernement de Hanoi a encouragé le stockage de 200 000 tonnes de robusta dans le pays, en accordant des prêts à taux préférentiels. Il n’y donc pas beaucoup de café vietnamien à circuler, or la prochaine récolte ne commence qu’en octobre, et celle de l’Indonésie a du retard.

Les investisseurs qui possédaient des contrats de vente de robusta se sont rendu compte qu’ils ne pourraient peut-être pas livrer la marchandise physique à la prochaine échéance, en juillet. Ils ont donc racheté à toute vitesse des contrats de robusta, faisant monter d’autant les cours, au point que l’échéance de juillet vaut plus cher en ce moment que l’échéance de septembre, un fait rarissime.

A noter : ce mardi 15 juin, la 7ème réunion du Club «Négoce de matières premières»
De 9h à 11h, au Palais des Congrès, à l’occasion du Salon Planète PME. Cette réunion sera animée comme les précédentes par le professeur Philippe Chalmin et par Fabien Buhler, le vice-président des Sociétés de Commerce International. Créé en 2007, le Club « Négoce de matières premières » réunit périodiquement les représentants des sociétés de négoce françaises autour d’un point sur les marchés, la conjoncture et la fiscalité.

Une chronique sera consacrée prochainement au positionnement de Paris et plus généralement de la France en tant que place de négoce, à l’heure où Genève attire de plus en plus ces sociétés.

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