La production africaine de coton se redresse plus lentement que prévu

L’Association française cotonnière réunissait hier jeudi 6 octobre, les acteurs de la production et du commerce du coton à Deauville, comme tous les ans. Après l’euphorie de l’année dernière, l’atterrissage est un peu difficile. Le regain de la production africaine, en particulier, sera plus lent qu’on ne l’imaginait.

L’an dernier à la même époque, tous les espoirs étaient permis. Les prix du coton continuaient de grimper et semblaient ne plus avoir de limite. Les sociétés cotonnières africaines pouvaient rêver, enfin, d’un avenir radieux, en particulier d’un regain de la production, dès l’instant qu’elle serait mieux rémunérée.

A l’heure des comptes entre deux campagnes, ce regain n’a pas été au rendez-vous en 2010-2011, reconnaît Ahmed Bachir Diop, président de l’Association cotonnière africaine (ACA). Quant à la progression prévue pour 2011-2012, elle sera très modeste : de 5 % à l’échelle du continent africain. Les sociétés cotonnières regonflées en trésorerie, ont eu beau redoubler d’efforts pour mieux payer le coton graine aux producteurs et leur fournir des engrais, à part les progrès spectaculaires du Mali (qui affiche l’objectif de doubler sa production), les producteurs africains ne sont pas massivement revenus au coton.

Les surfaces vont certes augmenter (1,7 million d’ha en 2011-2012, contre 1,3 million d’ha en 2010-2011), mais pas les rendements, car le trafic d’intrant vers des cultures concurrentes - voire vers les pays voisins – demeure un réflexe). La part du coton africain sur le marché mondial devrait dans ce contexte augmenter légèrement, de 4 % à 5 % en 2011-2012, encore loin des 8 % de 2004-2005. Etant donné la dégringolade sévère des cours, qui ont perdu 40 % depuis le mois d’avril, après avoir doublé en un an, il faudra de la ténacité pour défendre le coton africain sur la durée.

L’Association cotonnière africaine (ACA) a élaboré un plan stratégique pour relancer la productivité du coton africain, lui redonner toute sa qualité, en supprimant par exemple les sacs en polypropylène dont les déchets contaminent parfois la fibre, pour assurer une meilleure promotion commerciale du coton africain en Asie. L’ACA prévoit aussi de relancer le combat des pays cotonniers africains contre les subventions américaines, en portant plainte contre les Etats-Unis après de l’OMC, comme l’a fait le Brésil, en solo, et avec succès.

De leur côté, les négociants de l’Association française cotonnière (AFCOT) se remettent des sueurs froides de la dernière campagne, où la volatilité maximum des prix a occasionné un nombre record de ruptures de contrat, soit un dommage de 500 millions de dollars pour le négoce mondial du coton.

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