A la Une : élections à venir, réformes, et changements

On commence par la RDC. On est à 75 jours des élections législatives et présidentielles. Et majorité et opposition sont « en ordre dispersé », estime Le Phare. « Les ambitions politiques personnelles sont si fortes, de part et d’autre, qu’aucun bloc n’a pu faire respecter le principe du « candidat unique » ou du « candidat commun » ». Résultat : 13 présidentiables…

C’est tout de même moins que lors de la précédente présidentielle qui en avait compté 32, relève L’Avenir. « Alors pourquoi y a-t-il moins de candidatures qu’il y a cinq ans ? Probablement parce qu’il n’y a qu’un seul tour, répond le journal. S’il y en avait deux, parions qu’il y aurait eu plus de candidatures. » De toute façon, avance L’Avenir, « de tous ces candidats, trois ou au maximum quatre rafleront les 95 % des suffrages des votants. »

En tout cas, pour Le Potentiel, majorité et opposition doivent rendre des comptes au peuple. Et on attend toujours… « Apparemment, au Congo-qui-se-veut-démocratique, l’on semble déroger à cette règle élémentaire, déplore le quotidien kinois. Majorité au pouvoir tout comme opposition présente dans les institutions de la République font de cette règle le cadet de leurs soucis. Ils se sont tous plongés dans la campagne électorale anticipée tout en gardant leurs mains accrochées au gouvernail. Est-ce pour dire que les mandats devraient se succéder et se ressembler ? La campagne s’annonce très proche. Le peuple congolais a besoin de savoir, s’exclame Le Potentiel, ce qui a empêché l’amélioration de son vécu quotidien. (…) Les slogans creux et les promesses fallacieuses n’ont pas de place en fin de mandat, conclut-il. Il faut rendre compte. C’est une obligation citoyenne, civique et constitutionnelle. »

Barbus masqués ?

En Libye, « la nouvelle république se dessine » : c’est ce qu’estime Le Pays au Burkina après le récent discours du chef du Conseil national de transition, Moustapha Abdeljalil. « Il a rassuré tous ceux qui se posaient des questions sur la nature du futur régime qui prendra en main la destinée de la Libye. Aux sceptiques, il a fait savoir que, certes, l’islam serait la principale source de législation de la nouvelle Libye, mais qu’il n’y aurait pas d’idéologie extrémiste. »

Le Pays poursuit : « la nouvelle république qui se dessine ne tolérera pas, par exemple, des talibans qui pourraient interdire aux filles d’aller à l’école et aux femmes de travailler. Il reste à souhaiter qu’il en soit ainsi pour éviter des retours en arrière ou une autre révolution. »

Un optimisme que ne partage pas du tout le quotidien Liberté en Algérie. Liberté pour qui « les masques sont tombés. (…) Ça y est. C’est dit. « L’islam sera la principale source de législation en Libye ». Cette annonce du CNT confirme les craintes de la communauté internationale sur le devenir démocratique d’une Libye qui bascule en émirat. (…) La charia islamique sera le socle de leur législation et de leur Constitution, déplore le quotidien algérien. Un slogan déjà entendu ailleurs et qui doit faire méditer l’ONU et les puissances occidentales sur le chèque en blanc politique signé en faveur du CNT. »

Des réformes en trompe-l’œil ?

En Algérie, le pouvoir en place annonce tout une série de réformes… Si El Moudjahid parle d’un « pluralisme démocratique renforcé », ces réformes sont qualifiées de « replâtrage » par El Watan qui affiche ouvertement son « scepticisme », notamment pour ce qui concerne l’ouverture du secteur audiovisuel : « si les maîtres du pays sont réellement sincères sur leur volonté d’ouverture du champ audiovisuel, qu’ils commencent par donner preuve de leur bonne foi en ouvrant l’ENTV (l’unique chaîne publique) aux débats contradictoires, aux partis politiques d’opposition. Jusqu’à ce jour, l’Unique est une copie d’une rare médiocrité, déplore El Watan, qui ne fait qu’abrutir le citoyen. Nos voisins de Mauritanie, du Maroc et de Tunisie sont en avance sur nous et nous donnent des leçons en la matière. Dès aujourd’hui, on peut commencer à rêver que nous ne serons plus les derniers de la classe à l’avenir. »

La reprise du jeu démocratique

Enfin, on en revient aux élections, cette fois en Côte d’Ivoire, avec les législatives annoncées en décembre. Et L’Observateur au Burkina se félicite de ce retour au jeu démocratique : « depuis les législatives de 2000, la Côte d’Ivoire n’a jamais pu tenir de députations, relève le quotidien burkinabé, si fait que la représentation nationale qui était en place était quasiment un Parlement croupion : les députés du FPI y faisaient la pluie et le beau temps, les autres, notamment les élus du PDCI/RDA, ayant été chaque fois mis en minorité. Quant au RDR, qui avait boycotté le précédent scrutin, il était absent de l’hémicycle.


Ces échéances non seulement donneront le la de la reprise effective du jeu démocratique, estime L’Observateur, mais aussi elles consacreront le début du renouvellement d’une classe politique qui commence à se scléroser. En effet, le personnel politique ivoirien date majoritairement des années Houphouët, autrement dit, de plus de deux générations. »

 

Partager :