Crise boursière : les dirigeants européens tentent de reprendre la main

Les places financières restent fébriles. Après avoir connu un rebond ce jeudi 11 août, les Bourses occidentales jouent au yoyo alors que les marchés sont toujours très volatiles. La France, la Belgique, l'Espagne et l'Italie ont interdit jeudi soir les ventes à découvert sur les valeurs financières. Aujourd'hui, vendredi 12 août, plusieurs Bourses européennes ont ouvert en légère baisse. A l'ouverture, la Bourse de Paris creuse ses pertes, cédant plus de 2 %, avant de repartir à la hausse. A Tokyo, l'indice Nikkei a cédé 0,2% à la clôture. 

La vente a découvert consiste pour un opérateur de marché à emprunter des titres pour les revendre en espérant les racheter ultérieurement moins cher, ce qui lui permet d'empocher ainsi une plus-value. Si on prend l'exemple d'une action vendue alors qu'elle coûte 100 euros, si l'opérateur la rachète 80 euros plus tard pour la rendre au prêteur au prix intital, il récupère 20 euros. Il s'agit d'une pratique risquée et purement spéculative. On parie sur la baisse d'un titre sans, en plus, débourser un centime, puisqu'on emprunte pour réaliser l'opération.

En décidant d'interdire durant au moins quinze jours la vente à découvert sur les valeurs financières (principalement celles des banques et des assurances), Paris, Rome, Madrid Bruxelles, veulent couper l'herbe sous le pied des spéculateurs. Car depuis mercredi, la plupart de ces valeurs financières font l'objet de rumeurs alarmistes, comme par exemple celle qui faisait état d'une faillite de la Société générale, deuxième banque française. Rumeurs qui ont conduit à la dégringolade des cours et ont largement contribué au plongeon des Bourses mondiales. Ce n'est pas la première fois que ces ventes à découvert sont interdites. Pendant la crise financière de 2008-2009, plusieurs pays avaient choisi de suspendre ce type d'opération.

Légère reprise après une ouverture en baisse

Dans ce contexte, les marchés européens se sont bien repris, jeudi 11 août. Un rebond qui s'explique en partie par l'annonce d'une rencontre entre le président français Nicolas Sarkozy et son homologue allemande Angela Merkel.  Le face à face se tiendra mardi, à Paris, et portera sur les problèmes de gouvernance de la zone euro.

Après plusieurs jours d'incertitudes, de propos contradictoires, pour ne pas dire de cacophonie au sein de la zone euro, on a l'impression que le couple franco-allemand -qui reste le moteur de l'Europe- s'est enfin décidé à prendre les choses en main.

Sans être alarmiste, il y a péril en la demeure. La France, deuxième économie de la zone euro, a été durement malmenée par les marchés mercredi. Et après la Grèce, l'Irlande, l'Espagne et l'Italie, c'est Chypre qui est dans le collimateur des spéculateurs.
Et ce qu'attendent aujourd'hui les marchés c'est un signal politique fort. Mais la volatilité demeure.

Signe de l'instabilité persistante des marchés, ce vendredi 12 août, l'ouverture des Bourses était marquée par une reprise des pertes de plusieurs d'entre elles en Europe, alors que la bourse de Tokyo clôturait en baisse. En fin de matinée, les Bourses de Paris Milan et Madrid sont toutefois repassées dans le vert.

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