Déjà plongé dans une crise politique, Chypre n'avait pas besoin d'une nouvelle dégradation de sa note, la troisième en quinze jours. Pour réduire le déficit budgétaire du pays et éviter un plan de sauvetage, le gouvernement doit maintenant convaincre l'opposition de droite, majoritaire au Parlement, d'approuver des mesures d'austérité.
La manoeuvre s'annonce délicate puisqu'elle prévoit l'augmentation de la TVA, la taxation des comptes d'épargne et l'imposition des revenus supérieurs. Le tout, en évitant de provoquer une crise sociale.
Le gouvernement doit également faire en sorte de ne pas mécontenter les très puissants syndicats de la fonction publique. Et c'est justement ce que lui reproche son ancien partenaire de coalition, le parti Diko, qui accuse l’exécutif de «capituler» devant les syndicats en renonçant à la réforme des retraites.
A la crise politique provoquée par l'explosion à la mi-juillet d'une cargaison d'armes, accident qui a entraîné la destruction de la principale centrale électrique du pays, et surtout un remaniement du gouvernement, s'ajoute à présent une crise économique. Le gouvernement chypriote assure pour sa part que les mesures d'austérité seront suffisantes pour redresser la situation d'ici 2012, année où Chypre prendra la présidence tournante de l'UE.