L’Iran espère arrêter le rétablissement des sanctions américaines par la voie judiciaire. Téhéran a déposé une plainte en juillet dernier à la Cour internationale de justice qui sera examinée ce lundi 27 août. Les secteurs de l’économie iranienne les plus exposés aux sanctions américaines sont l'automobile, l'aéronautique, l'industrie pétrolière, l'industrie ferroviaire et navale, le tourisme, le secteur pharmaceutique et les activités bancaires.
Le rétablissement des sanctions a déjà incité certains grands groupes européens à jeter l'éponge. Le constructeur automobile allemand Daimler a renoncé au marché iranien, tandis que le français PSA prépare la suspension de ses activités. Le groupe de gaz industriel français Air Liquide a arrêté ses activités commerciales et le géant pétrolier français Total s'est officiellement désengagé de ses projets d'investissements. Dans le secteur aérien, Air France et British Airways arrêteront leurs vols vers Téhéran le mois prochain.
Le rétablissement des sanctions a également des conséquences monétaires. Le rial, la monnaie nationale, a perdu environ la moitié de sa valeur depuis avril.
Le régime considère d’ailleurs dans sa plainte que les Américains font subir un siège économique à l’Iran avec des effets dramatiques sur la population. Téhéran met en avant un traité signé avec les Etats-Unis en 1955. Il prévoit des relations amicales entre les deux pays, en encourageant les échanges commerciaux et les investissements.
Mais depuis 1980, les deux pays n'entretiennent plus de relations diplomatiques. Le traité serait donc caduque selon Washington, qui devrait plaider l'incompétence de la cour pour juger cette affaire. Si le procès a tout de même lieu, les juges devront se prononcer sur le fond, sur les sanctions, et cela pourrait prendre des années.