La liaison Air France vers Téhéran avait repris à l'été 2016 avec la levée des sanctions internationales contre le régime iranien. Seulement deux ans plus tard, la voilà de nouveau suspendue. Elle n'était plus rentable, explique la compagnie aérienne, du fait des nouvelles sanctions américaines contre l'Iran.
Le contexte est certes peu propice aux voyages d'affaires, avec l'abandon du marché iranien annoncé par plusieurs grandes sociétés françaises, dont Total et PSA.
Air France avait déjà réduit au minimum les vols Paris-Téhéran cet été, en les confiant à sa compagnie à bas coût Joon. Elle n'assurait plus qu'une liaison hebdomadaire, contre trois auparavant.
British Airways et KLM boycottent également Téhéran
KLM, la compagnie néerlandaise alliée à Air France, avait déjà jeté l'éponge début juillet, avec l'arrêt des vols Amsterdam-Téhéran programmé pour le 24 septembre.
Air France annonce sa décision quelques minutes après British Airways. La compagnie britannique suspendra ses liaisons Londres-Téhéran le 23 septembre.
Parmi les grandes compagnies européennes, seuls le transporteur allemand Lufthansa et son concurrent italien Alitalia assurent encore des vols vers Téhéran.
Un coup dur pour l'Iran
La décison des deux compagnies aériennes intervient après le départ de nombreuses entreprises européennes, notamment le groupe pétrolier français Total ou le constructeur automobile Peugeot, du pays. Air France et British Airways avaient repris leurs vols vers Téhéran après l'accord nucléaire de 2015 entre Téhéran et les grandes puissances, rapporte notre correspondant à Téhéran, Siavosh Ghazi.
L'arrêt des vols des compagnies aériennes occidentales aura en tout cas un effet direct sur le tourisme en Iran. Avec l'accord nucléaire, les touristes occidentaux avaient commencé à revenir en Iran, même si le nombre des touristes européens restaient encore faible.
Les sanctions américaines ont également fait baisser le nombre de touristes iraniens se rendant à l'étranger. En effet, la monnaie iranienne a perdu environ 70% de sa valeur par rapport au dollar et les voyages à l'étranger sont devenus trop chers pour de nombreux Iraniens. De même, cela va affecter des millions d'Iraniens vivant à l'étranger qui avaient l'habitude de se rendre en Iran pour visiter leurs familles.