Saisie depuis plus de 2 ans pour « tromperie aggravée », la justice française avoue son impuissance dans le dossier Volkswagen. Dans un courrier daté du 27 juillet adressé aux parties civiles, dont une partie a été révélée par le quotidien Le Parisien, les 3 juges d’instruction expliquent dépendre de la bonne volonté du constructeur et des autorités judiciaires allemandes.
Sauf que dans les deux cas, les magistrats tricolores font face à un mur. Volkswagen a refusé d’être entendu sous le statut de témoin assisté. Quant aux juges allemands, ils ont rejeté trois demandes officielles de documents, arguant que cette collaboration pourrait nuire à leur propre enquête.
Les juges français ont tout de même pu se consoler le week-end dernier en feuilletant le magazine Der Spiegel. Le journal a eu justement accès à des documents de l'enquête. Ils révéleraient que l'actuel patron de Volkswagen aurait été mis au courant deux mois avant que le scandale n'éclate en 2015.
Ce manque de coopération de la justice allemande est en tout cas vertement critiqué par Maître Emmanuel Ludot qui représente une trentaine de parties civiles françaises. L'avocat accuse Berlin de vouloir protéger à tout prix son champion national. Dans l'Hexagone, Volkswagen risque une amende maximale de 20 milliards d'euros.