Décision sans appel : l'Organisation mondiale du commerce assure que l'UE ne s'est pas conformée à ses recommandations antérieures. Boeing a saisi la balle au bond, et souligne dans un communiqué que 18 milliards d'euros de subventions illégales ont été versés au constructeur européen Airbus. En clair, les jugements adressés précédemment par l'OMC à Bruxelles n'ont pas poussé l'UE à rectifier le tir, et les Etats-Unis ont désormais le droit de prendre des mesures de rétorsion contre les produits européens.
Pour quel montant ? C'est à l'OMC de le préciser, ce qui, selon les experts, annonce déjà une nouvelle bataille de chiffres. Signe que l'affaire est prise au sérieux, à Paris le ministère des Affaires étrangères n'a pas tardé à réagir. Un communiqué en forme de contre-attaque qui rappelle que l'organe de règlements des différends (ORD) a encore sur son bureau un autre dossier qui cette fois-ci concerne Boeing : en cause, des mesures fiscales avantageuses et des aides à la recherche qui ont bénéficié au constructeur de Chicago. Des « subventions déguisées » épinglées dès 2012 par l'OMC. Si le gouvernement et Boeing n'ont pas changé leurs habitudes depuis, les Etats-Unis pourraient également se retrouver sanctionnés. Verdict final en 2019.