Avec notre correspondante à Pékin, Heike Schmidt
Le président américain va demander, dans un mémorandum, d'étudier s'il y a lieu d'ouvrir une enquête sur les transferts de propriété intellectuelle imposés par les autorités chinoises aux entreprises américaines. Une pierre dans le jardin de Pékin, où la réaction ne s'est pas fait attendre.
Deux gants de boxe en cuir rouge, avec le drapeau chinois planté dans le poing gauche et le drapeau américain dans celui de droite ; c’est avec ce photomontage que le très officiel Quotidien du Peuple réagit à la menace américaine.
Le message : ne badinez pas avec Pékin, car dans une guerre commerciale, la Chine est prête à aller au combat. Le ministère du Commerce a fait savoir que les Etats-Unis feraient mieux de se soumettre aux procédures de l’Organisation mondiale du commerce.
Un contexte qui n'a rien d'anodin
Lorsque la Chine a rejoint l’OMC, en 2001, elle avait en effet obtenu le droit de limiter l’accès des entreprises étrangères à des secteurs-clés comme l’automobile ou les télécommunications. Seul moyen de s’implanter en Chine : passer par des joint-ventures avec des sociétés d’Etat qui, du coup, ont pu profiter du savoir-faire occidental.
Depuis 20 ans, les Américains enquêtent sur nos entreprises, se moque un expert dans le quotidien officiel China Daily. Mais cela n’a pas empêché l’économie chinoise de se développer, fait remarquer ce dernier.
L’annonce américaine n’est pas une surprise pour Pékin. En revanche, elle arrive à un moment très sensible, en pleine crise nord-coréenne et alors que Donald Trump cherche par tous les moyens à forcer Pékin de « faire plus » pour raisonner son allié, le régime de Pyongyang.