Après 48 heures de garde à vue, premières mises en examen dans l'affaire Lafarge. Plusieurs chefs d'accusation : violation du règlement européen concernant l'embargo sur le pétrole syrien, mise en danger de la vie d'autrui et, plus grave, financement d'une entreprise terroriste.
Car c'est ça qui est principalement reproché au cimentier : avoir essayé de maintenir coûte que coûte ses activités en Syrie durant la guerre, quitte à présumément participer au financement indirect d'organisations jihadistes comme le groupe Etat islamique.
Concrètement, on parle d'échange d'argent pour s'assurer que la cimenterie, qui se trouve à 150 km au nord-est d'Alep continue de tourner. Un système validé au sommet du groupe, selon les enquêteurs, qui estiment que de fausses pièces comptables ont été produites pour valider ces remises de fonds.
Ce sont donc les deux derniers directeurs de ce site qui sont désormais mis en examen :Bruno Pescheux, directeur de l'usine de 2008 à 2014, et Frédéric Jolibois, qui avait repris la direction du site à partir de l'été 2014. Le troisième n'est autre que le patron de la sûreté du groupe : Jean-Claude Veillard.