Il y a eu un premier tour de table - un premier vote - au début de la réunion ce mercredi. Ce premier vote a dégagé une minorité forte d’Etats opposés au renouvellement, rapporte notre correspondant à Bruxelles, Pierre Benazet. Ils étaient dix, emmenés en particulier par la France, l’Autriche et l’Italie. Mais dix Etats ce n’est pas suffisant pour avoir une vraie majorité au sein de ces comités de l’Union européenne: il faut rassembler 55 % des Etats membres qui représentent 65 % de la population aussi dix Etats membres
« La Commission a fait ses comptes, la Commission a vu qu’il n’y aurait pas de vote en faveur d’un renouvellement du Glyphosate, que ce soit sur dix ans ou sur sept ans », décrypte l'eurodéputé écologiste Yannick Jadot, interrogé par RFI. Il faut maintenant convaincre d’autres pays de participer à cette minorité de blocage pour atteindre une réelle majorité, afin d’avoir un résultat tranché, car pour l’instant la Commission européenne est obligée de prolonger la situation actuelle, tant qu’il n’y a pas de décision forte dans un sens ou dans l’autre des Etas membres.
Cela veut dire que si d’ici l’échéance de fin décembre du renouvellement de la licence du Glyphosate - s’il n’y a pas de décision d’ici fin décembre - la Commission sera obligée de renouveler la licence actuelle, sauf en cas de nouvelle réunion d’ici là.
Maintenir une pression citoyenne
« A nous d’organiser la pression suffisamment forte pour que les Etats membres, y compris la France, sortent de ce piège du renouvellement du glyphosate et portent une ambition en matière de santé qui est l’interdiction et la sortie progressive du glyphosate.
La Commission veut repousser un vote qu’elle sait aujourd’hui inacceptable pour l’opinion publique lorsqu’il s’agit de renouveler le glyphosate, poursuit Yannick Jadot. Le Parlement européen a envoyé un signal très fort. Il faut interdire et organiser la sortie du glyphosate : les études sont là, le scandale Monsanto est là et donc je crains que la Commission et les Etats membres veillent échapper à la pression citoyenne sur ce vote.
Maintenant, à nous de maintenir la pression, à nous de convaincre et y compris la France qui a jusqu’à maintenant une très mauvaise position sur le Glyphosate, de ne plus se battre pour un renouvellement - même court - mais se battre sur la sortie du Glyphosate ».
► à (ré)écouter: Le Circ a classé le glyphosate «cancérogène probable pour l'homme»