Siemens et Alstom officialisent leur fusion dans le ferroviaire

Siemens monte à bord d’Alstom. Les deux groupes ont officialisé mardi 26 septembre la signature d'un protocole d'accord en vue de la fusion de leurs activités ferroviaires. En s’alliant, ils donnent naissance à une entreprise qui pèsera plus de 15 milliard d’euros et devient le numéro deux mondial pour le matériel ferroviaire. Le gouvernement français s'est félicité d'un rapprochement « entre égaux », même si le groupe allemand Siemens prend dans les faits le contrôle du nouvel ensemble. Une alliance économique qui vise à contrer le géant chinois CRRC.

La nouvelle entité s’appellera Siemens-Alstom et devrait voir le jour d’ici à fin 2018. Elle sera détenue à 50% par le conglomérat industriel allemand, mais sera dirigée par l'actuel PDG d'Alstom Henri Poupart-Lafarge. Concrètement, c’est Siemens qui prend le contrôle de l’entreprise issue de la fusion.

Dans un communiqué commun, les deux groupes vantent les bénéfices de cette alliance : le nouveau géant ferroviaire européen devrait produire des synergies annuelles de 470 millions d’euros et bénéficierait d'un carnet de commandes de plus de 61 milliards d’euros. Le bénéfice d’exploitation combiné est lui évalué à 1,2 milliard d’euros.

La direction reste en France

Par souci d'équilibre, Alstom conserve la direction du groupe, qui sera côté à la bourse de paris et basée en France. L'allemand Siemens détiendra 50% du capital et pourra augmenter à 50,5 % au bout de 4 ans.

L’Etat français, qui apporte tout son soutien à cette fusion, annonce également qu’il ne participera plus au conseil d’administration d’Alstom.

Et même si les deux groupes assurent que leurs salariés seront protégés, ce rapprochement suscite les inquiétudes des syndicats français qui craignent à moyen terme des réductions d’effectifs dans l'Hexagone.

Le nouveau groupe veut concurrencer le géant chinois du rail

Le nouveau géant européen du ferroviaire sera enfin capable de concurrencer CRRC. Le mastodonte chinois du rail domine le marché mondial du ferroviaire, avec un chiffre d'affaires annuel de près de 30 milliards d'euros et 8,1 milliards de dollars de nouvelles commandes hors de Chine, un bond de 40% sur un an. En mars 2016, il était retenu pour fournir des trains au réseau de métro de Chicago, un contrat de 1,3 milliard de dollars. 

Après les Etats-Unis, l'Argentine, l'Afrique du Sud, la Thaïlande ou encore le Pakistan, le géant chinois s'intéresse aussi au marché européen et sa filiale CRRC Zhuzhou Locomotive a conclu fin 2016 une vente de rames de train à grande vitesse à la République tchèque, son premier contrat dans l'Union européenne.

Partager :