Au total, 201 millions de personnes sont sans emploi dans le monde. A qui la faute ? A la faible croissance et à des investissements insuffisants. C'est ce que pointe l'Organisation internationale du travail dont les prévisions ne sont guère optimistes puisque le nombre de chômeurs devrait encore augmenter avec une persistance pour le chômage de longue durée.
Tous les salariés ne sont pas égaux et leurs conditions diffèrent selon leurs lieux d'origine. La situation est très détériorée en Amérique latine et dans les Caraïbes, deux zones qui subissent encore les répercussions de la récente récession.
Steven Tobin, auteur principal du rapport du BIT, Bureau international du travail, sur les perspectives de l'emploi global en 2017 explique que « le problème est surtout dû à un fort ralentissement dans les pays émergeant et surtout le Brésil qui a subi une importante récession en 2016. Les conséquences économiques vont impacter le marché du travail de façon négative en 2017. Pour l’Amérique latine, on prévoit une augmentation du taux de chômage de 8,1% en 2016 à 8,4% en 2017. Le Brésil va passer de 11,5 à 12,4%. »
Autre région touchée : l'Afrique subsaharienne avec un taux de croissance qui ne parvient pas à décoller, en 2016 il était le plus faible depuis 20 ans.
A contrario, les prévisions sont meilleures pour les pays développés où le taux de chômage devrait reculer de 0,1 point à 6,2%, avec toutefois un bémol : le chômage de longue durée continuera d'augmenter en Europe.
Enfin, l'organisation s'inquiète de la dégradation de la qualité des emplois et de leur rémunération. D'ici deux ans il y aura plus de 5 millions de travailleurs pauvres qui gagneront moins de 3,10 dollars par jour.
L'OIT appelle les pays à une relance budgétaire par le biais d'investissements publics massifs accompagnés d'une hausse des salaires.
Pour 2018, les perspectives sont plus optimistes. La croissance de la population active devrait être plus rapide que celle de l'emploi. L'OIT prévoit 2,7 millions de chômeurs supplémentaires.