Les salariés de Belfort arrivent en TGV pour manifester devant le siège d'Alstom

Les salariés d'Alstom se mobilisent ce mardi 27 septembre pour sauver leur usine devant le siège du groupe, à Saint-Ouen au nord de Paris. Ils demandent que la direction revienne sur son projet de fermer le site de Belfort, qui emploie près de 500 personnes dans l'est de la France. Alstom prévoit en effet d'arrêter la production de locomotives dans cette usine, pourtant l'un de ses berceaux historiques. Symboliquement, les salariés ont d'ailleurs réservé un TGV, fierté du groupe, pour se rendre à Saint-Ouen.

Ils sont arrivés par cars et par trains entiers en provenance des 12 sites français d'Alstom pour se rendre à Saint-Ouen où se tient un comité central d'entreprise extraordinaire. L'avenir du site de Belfort se joue là. Ils comptent donc bien peser dans la balance. « On est là pour soutenir le site de Belfort, on va tout faire pour ne pas qu'il ferme, explique Jean-Paul, venu du site d'Ornans, dans l'est de la France. On a peur aussi que notre site suive la vague, parce qu'à notre avis, c'est ce qu'il va arriver. »

Les « hommes d'Alstom », comme ils se sont appelés, sont conscients qu'il ne s'agit pas uniquement de l'usine de Belfort. C'est l'avenir de toute la filière ferroviaire en France qui est menacé. « Des commandes, des contrats, ils en ont. L'entreprise va bien. Mais le problème, c'est que dans les sites en France, il y a beaucoup moins de charges de travail », se désole Jean-Paul.

Le gouvernement cherche des solutions

Alors que les salariés d'Alstom maintiennent leur pression, le gouvernement cherche des pistes pour trouver de nouvelles commandes. L'objectif est de trouver une solution pérenne non seulement pour l'usine de Belfort, mais aussi pour l'ensemble des sites de fabrication ou d'assemblage de trains en France.

Pour trouver une solution globale, le gouvernement devra garnir le carnet de commandes. Mais il y a un obstacle : des procédures d'appel d'offres sont déjà en cours. C'est notamment le cas des RER de nouvelle génération. Il en va de même pour les TGV de la SNCF prévus pour la nouvelle ligne transalpine. Elle reliera Lyon et Turin. D'autres projets sont explorés, notamment dans le frêt.

Certaines commandes, déjà remportées par la concurrence, peuvent-elles être revues ? C'est l'une des pistes envisagées. Le gouvernement pourrait rouvrir le dossier de certains trains régionaux, qui porte sur un milliard d'euros.

Et puis, il y a aussi l'usine de General Electric à Belfort, qui construit des turbines pour des centrales. Le géant américain de l'énergie, lors du rachat d'Alstom Power en 2015, s'était engagé à créer quelque 1 000 emplois en France avant 2018.

Par ailleurs, le comité central d'entreprise (CCE) d'Alstom a voté un droit d'alerte économique sur le groupe et mandaté un cabinet d'experts, une procédure qui permet d'obtenir un état précis de la situation d'une entreprise.

Le PDG d'Alstom, Henri Poupart-Lafarge, sera auditionné ce mardi après-midi par la commission des Affaires économiques de l'Assemblée nationale.

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