Argentine: le FMI fait son retour dans un pays en récession

Le Fonds monétaire international fait ce lundi 19 septembre son grand retour en Argentine. Banni depuis 2006, car considéré comme responsable de la grande crise de 2002, l'organisme est de nouveau autorisé à examiner les comptes du pays. Des comptes dans le rouge.

Avec notre envoyée spéciale à Buenos Aires, Marine de La Moissonnière

Le retour du FMI est un signal fort envoyé par le gouvernement, une preuve supplémentaire qu'après 12 années de repli sur soi, la page est tournée. « Le rapport que va faire le FMI devrait être positif et cela va servir à rassurer les investisseurs étrangers. Une fois la confiance revenue, l'Argentine obtiendra sans doute des crédits à des taux d'intérêt plus bas », prédit Dante Sica, directeur de l'Institut d'analyses économiques Abeceb.

Si le FMI est désormais le bienvenu en Argentine, ses recettes sont toujours aussi impopulaires. Pas question donc que le pays redevienne l'élève modèle de l'institution comme dans les années 1990, estime Roberto Lavagna, ancien ministre de l'Economie de 2002 à 2005 et artisan de la relance de l'Argentine après la crise : « Ce serait terrible de revenir à accepter des politiques qui ont donné de très mauvais résultats en Argentine, comme il donne de très mauvais résultats en Grèce. C’est toujours le même type de politiques qui sont plus intéressées à protéger les intérêts du secteur financier international que les pays eux-mêmes. »

Dans son rapport, le FMI devrait demander à l'Argentine de réduire son déficit public ainsi que l'inflation qui atteint 40 %. Mais comme le pays ne doit plus rien à l'institution financière, il ne s'agira que de recommandations non contraignantes.

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