Le gouvernement veut, avec les élus de la région, les organisations syndicales, la direction d'Alstom et tous les organismes susceptibles de passer des commandes de matériel ferroviaire, que soit maintenue l'activité à l'usine de Belfort. Afin, a précisé Michel Sapin, le ministre de l'Economie et des Finances, de donner du travail à ceux qui aujourd'hui sont inquiets pour leur avenir.
« Nous devons apporter des commandes à Alstom, a affirmé lundi après-midi le président François Hollande. Il faut se mobiliser aussi pour défendre notre industrie (...) Quand il y a de grandes filières qui doivent être soutenues, nous devons nous engager. En ce moment c'est le cas pour la filiale ferroviaire avec Alstom. »
Les commandes passées aux douze sites français d'Alstom devraient chuter de 30 % dans les deux ans à venir, selon la direction, et le site de Belfort, spécialisé dans les locomotives de fret, est le plus touché de tous. A l'issue de la réunion interministérielle, le gouvernement affime que cette semaine sera décisive pour l'avenir du site de Belfort. Les rencontres et les réunions de concertations vont se multiplier.
Mais « objectif » ne signifie pas « engagement » et sur place, à Belfort, le mouvement s'organise. À l’appel de la CGT, le syndicat majoritaire dans l’usine Alstom de Belfort, une centaine de personnes se sont donné rendez-vous, ce lundi soir, devant l’Hôtel de ville.
Les salariés sont en colère contre le gouvernement. « Il aurait dû être au courant et informé les salariés avant l’annonce brutale de la direction mercredi dernier de fermer l’usine », regrettent-ils. Ils demandent aussi à l’Etat de forcer la SNCF, l’entreprise ferroviaire publique, à commander de nouveaux trains. La seule solution pour remplir à nouveau le carnet de commandes de l’usine et la sauver de la fermeture.
Ici à Belfort, 400 emplois sont concernés. Autant d’ouvriers et d’employés qui n’iraient plus dans les commerces locaux. C’est donc toute l’économie de la ville qui serait touchée en cas de fermeture de l'usine. De nombreux habitants et commerçants de la ville ont donc rejoint la mobilisation devant l’Hôtel de ville.
Mercredi 14 septembre, les salariés d'Alstom s'inviteront au conseil municipal de Belfort, et jeudi, à l'occasion de la journée nationale d'action contre la loi Travail, la mobilisation sera particulièrement forte sur le site.
Le secrétaire d'Etat à l'Industrie, Christophe Sirugue, a écarté une augmentation de la participation de l'Etat au capital d'Alstom dans le cadre de la recherche d'une solution à la situation du site historique du groupe à Belfort.