Avec notre correspondant à Berlin, Pascal Thibaut
C'est la fin d'une guerre de trente ans estime le quotidien Süddeutsche Zeitung. Pour la première fois, la Cour constitutionnelle allemande, saisie d'un dossier européen, a demandé son avis à la Cour européenne de justice de Luxembourg. Les juges de Karlsruhe, lors d'un premier avis en 2014, avaient plutôt penché pour le point du vue des plaignants, estimant que la Banque centrale européenne outrepassait probablement son mandat. La cour de Luxembourg a conforté la BCE dans son action et jugé le programme OMT conforme à son mandat.
La décision de la Cour constitutionnelle allemande reconnaissant la prédominance du droit européen met fin à une suspicion rampante quant au caractère démocratique des instances supranationales. Karlsruhe qui voit d'un oeil critique une Banque centrale européenne sans contrôle se satisfait que les juges européens exercent cette fonction.
La Cour constitutionnelle reprend à son compte les limitations fixées à la BCE pour ce programme OMT. Le gouvernement allemand comme le Bundestag doivent aussi veiller à ce que ces règles soient respectées par la Banque centrale européenne, deux précautions valant mieux qu'une.