Depuis plusieurs mois, le chômage fait du yoyo. Après un recul en janvier, un record en février. Fin mars, en France métropolitaine, le nombre de demandeurs d’emploi sans aucune activité (c'est la fameuse catégorie A) s'élève à 3,531 millions. Cela représente 60 000 chômeurs en moins par rapport au mois précédent.
Si on y ajoute les personnes ayant occupé une activité réduite (les catégories B et C), on décompte un total de 5,4 millions de chômeurs. Cela représente une baisse du chômage de 0,2% sur un mois, mais une légère progression toutefois de 0,5% sur un an.
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Grève à la SNCF, mobilisation contre la loi Travail, colère des intermittents... Le contexte social en France est très tendu. A un an de l'élection présidentielle, François Hollande sait qu'il sera jugé sur sa capacité d'inverser la courbe du chômage. Et il se pourrait que le bout du tunnel ne soit pas loin, car l'emploi progresse légèrement.
L'Insee table sur 63 000 créations d'emplois au premier semestre de cette année. Et si le secteur marchand tire son épingle du jeu, la destruction d'emplois continue dans l'industrie et la construction, à un rythme toutefois un peu moins soutenu qu'avant.
Vers une stabilisation ?
Pour Bruno Ducoudré, économiste à l'Observatoire français des conjonctures économiques (OFCE) contacté par RFI, cette baisse du nombre de demandeurs d'emploi indique une bonne tendance à venir.
« C'est une baisse assez exceptionnelle. Il faut remonter au début des années 2000 pour voir une baisse de cette ampleur. Après, il ne faut pas non plus surinterpréter une baisse sur un mois. Si on regarde sur un an, on est encore sur une augmentation de 0,5% du nombre d'inscrits en catégorie A. Donc on a l'impression qu'on arrive vraiment sur un plateau, parce que depuis le mois de septembre on enchaine une hausse suivie d'une baisse. On a plutôt l'impression d'une inflexion de la tendance vers une stabilisation, ce qui est plutôt une bonne nouvelle pour 2016. »
Un chômage légèrement en diminution pour les hommes sur un an, souligne le chercheur, mais « qui continue d'augmenter chez les femmes avec une hausse sur un an de 1,3%. » Pour les moins de 25 ans, la tendance est également à la baisse, conséquence selon M. Ducoudré « des emplois d'avenir et de toutes les politiques qui sont mises en oeuvre à destination des jeunes ».