Un investissement de plusieurs millions de dollars, le premier d'un grand groupe américain à Cuba depuis 1959, c'est une révolution en soi. Starwood va reprendre et rénover deux hôtels situés en plein cœur de la Havane, un troisième est évoqué.
Depuis un an et la décision de Barack Obama, fin 2014, de normaliser les relations des Etats-Unis avec Cuba, les entreprises étrangères se bousculent à Cuba. Les intérêts économiques sont réels et immenses. Le pays manque de tout : d’hôtels pour accueillir les millions de touristes qui déferlent sur l'île, d'agriculture, car Cuba importe 75% de sa consommation, d'énergie, de transports, de logistique, d'infrastructures ferroviaires et portuaires. Les projets ne manquent pas, les investisseurs intéressés non plus.
La France va financer des projets sur l'île
Cuba veut diversifier ses partenaires, mais le maintien de l’embargo interdit d’utiliser les dollars dans les transactions, à moins d'un feu vert du Trésor américain, ce qui complique la situation pour toutes les entreprises étrangères qui sont obligées de trouver d'autres moyens pour mettre un pied sur ce marché… à l'image de l'accord conclu en décembre 2015 entre le Club de Paris et Cuba sur la restructuration de sa dette.
La France va convertir 212 millions d'euros d'arriérés de la dette que lui doit Cuba en un fonds franco-cubain pour financer des projets sur l'île, notamment l'hôtel Inglaterra ouvert en 1875, à Paseo de Marti, à deux pas du Capitole.
Cuba a dressé une liste de 320 projets d'investissements dans une douzaine de secteurs, parmi lesquels le méga-port de Mariel à l'ouest de l'île, appelé à devenir le hub des Amériques. Alors, si Starwood a, comme il l'affirme, obtenu le feu vert du Trésor américain, gardien des sanctions économiques contre Cuba, les autres prétendants sont pour.