Il y a du retard à rattraper. Les sanctions internationales ont fait passer les échanges franco-iraniens de 4 milliards d'euros en 2004 à 500 millions en 2013. Aujourd’hui, l’Iran, avec une population de 80 millions d’habitants, riche en pétrole et en gaz, représente un marché stratégique et d’énormes avantages : « Main d’œuvre qualifiée, bons ingénieurs, et énormes besoins d’investissements dans tous les secteurs comme les infrastructures, l’énergie, le développement humain, le tourisme, le transport, la santé, la sécurité ou l’agriculture », estime Pierre Gattaz, le président du Medef, le patronat français.
Les enjeux sont donc de taille pour les entreprises françaises. Lors de la visite d’Hassan Rohani, plusieurs contrats devraient être signés dont notamment celui qui porte sur l’achat de 114 avions Airbus. Il y a aussi celui qui concerne le développement des aéroports iraniens. Et dans le secteur automobile, des accords avec Renault et PSA seront probablement conclus. Les deux groupe français s’impatientent de retourner en Iran, un marché qui pourrait atteindre à terme 2 millions de voitures par an.
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Hassan Rohani s'entretiendra dès ce mercredi soir avec une vingtaine de chefs de grandes entreprises françaises à son hôtel. Demain, en compagnie du Premier ministre Manuel Valls, il participera aux rencontres économiques organisées par le Medef. Une occasion pour les entreprises françaises de témoigner de leur expertise et de leur savoir-faire, et d’échanger avec les entreprises iraniennes présentes.
Défis à relever
Mais si la levée progressive des sanctions est une opportunité pour les entreprises françaises, celles-ci doivent relever des défis importants.
D’abord la concurrence, et elle sera rude. La Chine, la Russie, la Turquie ou l’Inde n’ont jamais quitté l’Iran. Les entreprises italiennes, allemandes et américaines ne doivent pas être négligées non plus.
Il y a aussi les problèmes juridiques et financiers. Les grandes banques françaises qui ont des intérêts aux Etats-Unis, ne semblent pas prêtes à financer tout de suite de grands projets. Les amendes infligées par le Trésor américain à BNP Paribas ou au Crédit agricole l’an dernier pour violation de l’embargo iranien sont encore dans les mémoires. Et ces banques craignent le risque d'un retour des sanctions en cas de non-respect par l’Iran de l'accord sur le nucléaire.