Les prévenus travaillaient pour Barclays ou encore Deutsche Bank et même la Société Générale en France. Ils sont accusés d'avoir manipulé un taux de référence interbancaire, l'euribor, dédié aux échanges entre les banques de la zone euro. C'est la version européenne du libor, l'autre taux interbancaire au coeur d'un scandale qui a déjà permis la condamnation d'un ex-employé d'UBS et de Citigroup, à 11 ans de prison l'année dernière, pour avoir joué «un rôle moteur» dans cette fraude.
Une fraude qui a pris une ampleur mondiale, puisqu'une multitude de produits financiers dépendent de ces taux y compris des crédits accordés aux particuliers et aux entreprises. C'est dire l'importance de ces taux dans les transactions bancaires de la vie courante. Selon le Wall Street Journal, les échanges dépendant du libor et de l'euribor pourraient atteindre les 600 000 milliards de dollars par an, soit dix fois le PIB mondial annuel.
Les premières banques visées ont déjà été lourdement condamnées. La banque britannique Barclays est en première ligne et elle a accepté de verser 94 millions de dollars aux Etats-Unis pour mettre fin à la procédure judiciaire. Côté français, la BNP Paribas, la Société Générale et le Crédit Agricole sont également visées.