Serions-nous face à une nouvelle crise financière ? C'est en tout cas ce que pense George Soros. Pour le milliardaire américain, la Chine a un très gros problème d'ajustement. Le fait que les marchés du monde entier soient pris l'un après l'autre dans le syndrome chinois représente, pour Soros, une situation dangereuse. Et qui rappelle la crise de 2008.
L'enjeu pour la Chine est de changer son modèle économique en passant, notamment, par une réforme du fonctionnement de la Bourse. Le problème c’est que Pékin veut rapprocher son système boursier de la réalité des marchés tout en continuant de le contrôler. Ce qui s'avère difficile.
Guerre des monnaies
La preuve avec ce mécanisme automatique qui suspend les échanges en cas de variation brutale. A peine introduit lundi dernier afin d'éviter la débâcle de l'été 2015, le mécanisme a été suspendu dès jeudi après avoir été utilisé deux fois de suite. Les Bourses chinoises ont en effet dû interrompre leur séance pour la deuxième fois de la semaine après une chute de 7%. La mesure, qui visait à stabiliser les marchés, a eu un effet pervers : les investisseurs paniqués se sont remis à vendre en masse avant que les cours n’atteignent le seuil limite. Ils ne voulaient pas se retrouver coincés par une fermeture anticipée.
L’abandon de cette mesure a, certes, permis de rassurer temporairement les marchés, mais elle laisse aussi penser que les autorités chinoises n’ont pas vraiment de ligne directrice pour ramener le calme. Après avoir fortement dévalué le yuan ces derniers jours, Pékin vient de réévaluer sa monnaie aujourd’hui. C’est donc une stratégie changeante des autorités chinoises et les investisseurs ont de plus en plus de doute sur la santé et l’avenir de la deuxième économie mondiale.