Deux économies aux antipodes sont aujourd'hui les locomotives du marché de l'emploi en Europe. Il y a d’abord l’Espagne avec 724 000 emplois créés depuis deux ans. C’est beaucoup comparé à la France qui n'en a créé que 190 000. Il faut dire que l'Espagne revient de loin, avec plus de cinq millions de chômeurs en 2013, au plus haut de la courbe. La réforme du marché du travail a permis de redonner confiance aux entreprises pour qu'elles embauchent. Mais cette réforme a un prix,
plus de 50% des emplois créés en Espagne sont en contrat à durée déterminée et le salaire réel a perdu 10 % depuis le début de la crise. Aujourd’hui le chômage espagnol est toujours le plus élevé d’Europe, il touche plus de 21 % de la population active.
Autre pays, autre donne. L'Allemagne, elle aussi, tire les bénéfices d'un régime choc. Plus de 592 000 emplois ont été créés depuis 2013 grâce notamment à une réduction des salaires et à la bonne santé économique du pays. Le taux de chômage en Allemagne est aujourd'hui de 4,5 %, son plus bas niveau depuis la réunification, il y a 25 ans.
Mais l’Europe n'a pas fini de panser les plaies de la crise financière, la perte de trois millions d'emplois n'a toujours pas été comblée depuis 2008.