Pour renouer avec les bénéfices, la direction d'Air France prévoit un plan social sur deux ans. Près de 3 000 emplois devraient être supprimés – 1 900 postes parmi le personnel au sol, 700 hôtesses et stewards et 300 pilotes.
Ces suppressions sont la conséquence directe de la fermeture de cinq lignes déficitaires et du retrait de quatorze avions. Air France renonce aussi à l'achat de nouveaux appareils. Et moins d'avions dans le ciel, cela veut dire moins de salariés.
Des licenciements secs sont même envisagés. En « dernier recours », précise le patron d'Air France-KLM. Alexandre de Juniac propose en fait un plan en deux phases. D'abord le retrait de cinq appareils en 2016, et, si les négociations n'aboutissement toujours pas, le retrait de tous les autres, avec à la clef des suppressions de postes supplémentaires, ce qui porterait l'addition à 8 000 emplois en moins.
Avec ce scénario, la direction continue à mettre la pression sur les pilotes pour qu'ils acceptent de travailler une centaine d'heures de plus, sans contrepartie financière, ce qu'ils refusent jusqu'à présent.
Grève des personnels au sol
Plusieurs syndicats d’Air France appellent le personnel au sol à la grève ce lundi. Ils s’opposent à la mise en place de la version dure du plan de restructuration. Cet appel à la grève est un premier avertissement à la direction, estime Mehdi Kémoune, secrétaire général adjoint de la CGT Air France.
Cela signifie que la direction d’Air France et le gouvernement – il y a des actionnaires du gouvernement au sein du conseil d’administration d’Air France – ont décidé et validé le fait qu’il y a un risque de licenciement au sein du groupe, explique Mehdi Kémoune. Une position que le syndicat considère comme « inadmissible ». Selon la CGT, l’ensemble du personnel d’Air France n’a pas à subir l’échec des négociations entre une catégorie du personnel et la direction.
« On demande qu’il y ait une feuille de route tripartite qui soit mise en œuvre entre l’Etat, les organisations syndicales et la direction d’Air France. Cette feuille de route devra acter les choix stratégiques : le développement, les mesures de productivité et le maintien de l’emploi. Et cela devrait découler sur des négociations inter catégorielles puisqu’il n’est plus question au sein d’Air France, à notre sens, qu’il y ait des négociations catégorielles qui n’ont qu’un seul but, celui d'opposer les salariés qui ne répondent à rien puisqu’on est dans l’impasse », souligne Mehdi Kémoune.