Avec cette opération, le gouvernement veut éloigner le spectre d'un rejet des droits de votes doubles à Air France-KLM. Ce dispositif de la loi Florange récompense les actionnaires qui détiennent leurs titres depuis au moins deux ans. Sauf si l'assemblée générale du groupe s'y oppose. Or, une résolution en ce sens sera soumise au vote le 21 mai prochain.
C'est donc pour peser dans la décision que l'Etat investit de 33 à plus de 45 millions d'euros. Cette stratégie, le gouvernement l'a déjà expérimentée avec le groupe Renault. Une stratégie qui a été gagnante. La semaine dernière, le texte soutenant le principe « d'une action égale une voix » a été bloqué.
Pour les analystes, cette opération montre aussi l'attachement du gouvernement à Air France-KLM. Pour l'un d'eux, c'est même un message fort envoyé aux compagnies du Golfe. Au moment où les discussions avec le Qatar pour ouvrir de nouvelles lignes vers la France à Qatar Airways font polémique. L'annonce de l'Etat a été plutôt bien accueillie en Bourse. Vendredi 8 mai dans la matinée, l'action d'Air France KLM gagnait près de 4 %.