Le site Airbnb montre patte blanche à Paris

Airbnb paye, à partir du 1er octobre, une taxe de 0,83 euro par nuitée à la mairie de Paris. Un moyen de calmer les esprits rebelles.

Le site américain de location d’appartements entre particuliers Airbnb joue les bons élèves en France. En août dernier, il a accepté de collecter une taxe qui ira dans les poches de l’Etat français dès ce 1er octobre. Une taxe d’habitation, en quelque sorte, de 83 centimes d’euros par personne et par nuit.

Cet impôt « prélevé à la source » est supposé rééquilibrer la concurrence avec l’hôtellerie traditionnelle, tout en captant des revenus qui échappaient à la mairie de Paris. En payant cette taxe, Airbnb montre patte blanche à Paris, sa première destination devant New York et Los Angeles.

Il faut dire qu’Airbnb a totalement révolutionné l’économie du secteur hôtelier. Quelque 50 000 offres de logements sont proposées actuellement via sa plateforme dans tous les quartiers de la ville, même les moins touristiques. Il n’y avait que 4 000 offres il y a trois ans. Une manne pour les loueurs qui gagnent 300 euros par mois en moyenne, nets d'impôt pendant quatre mois, lorsqu’ils prêtent leur appartement.

Les hôteliers tirent la sonnette d'alarme

Au total, deux millions de voyageurs ont ainsi séjourné dans la capitale depuis la création du site en 2008, un nombre exponentiel, alors que seulement 80 000 chambres d'hôtel sont disponibles dans Paris. Les hôteliers sonnent le tocsin jusque dans les palaces, lesquels disent avoir perdu entre 10 % et 15 % de leur clientèle.

Même l’acteur John Travolta, ex-client du Plaza, préfère maintenant louer un appartement de prestige via Airbnb ! Et certains grands banquiers aux Etats-Unis sont eux aussi devenus adeptes. « Nous demandons que les règles soient les mêmes pour tout le monde », demande Didier Le Calvez, patron du Bristol et président du l’Union des métiers et des industries de l’hôtellerie UMIH-Prestige.

Avec la taxe de 83 centimes d’euros par nuitée, l'Américain veut éviter la guerre ouverte qui sévit entre Uber, le géant américain de réservation de voitures avec chauffeurs, et les taxis et les pouvoirs publics, le grand gagnant. Cette taxe devrait rapporter quelque cinq millions d’euros par an à la mairie de Paris. « Notre gain est infinitésimal », admet Jean-François Martins, adjoint chargé du Tourisme et des Sports.

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