De notre correspondante à Shanghai,
Si le site américain Airbnb opère dans les grandes villes de Chine, il n’est disponible qu’en version anglaise, ce qui limite son utilisation. Airbnb a donc vu émerger des concurrents, qui proposent des services en chinois, et donc pour les Chinois. Le premier d’entre eux, un compétiteur très sérieux, s’appelle Tujia. Il vient d’annoncer avoir bouclé une levée de fonds de 300 millions de dollars auprès d’un consortium d’investisseurs chinois, ce qui valorise l’entreprise à plus d’un milliard de dollars.
Services garantis !
Tujia signifie en chinois « maison en chemin ». Il affirme être le plus gros site de location de vacances en Chine, avec quelque 300 000 propriétés proposées sur 251 destinations nationales, mais aussi 134 destinations à l’étranger, essentiellement dans le sud de l’Asie, c'est-à-dire là où les Chinois aiment le plus passer leurs vacances. Mais le concept de ce site est différent de celui d’Airbnb, puisque Tujia propose, en plus des logements qui appartiennent aux particuliers, ses propres appartements.
Par ailleurs, dans tous les cas, des services supplémentaires sont disponibles, comme le ménage garanti, la présence sur place d’employés qui s’occupent de l’entrée des lieux et de l’état de sortie des lieux, et qui sont aussi joignables en cas de problème au cours du séjour. De quoi rassurer véritablement en Chine, où le tourisme n’est pas encore vraiment rodé comme dans les pays occidentaux. Son séjour, le touriste chinois l'aime bien encadré, avec des services garantis. Mais à noter tout de même que comme Airbnb, Tujia reste moins cher qu’un hôtel ou un appartement-hôtel équivalent.
Bientôt à L.A. et Paris ?
Alors, pourra-t-on un jour voir le site chinois débarquer en France par exemple ? C’est au programme ! En principe, la récente levée de fonds mentionnée plus haut doit d'ailleurs servir à cela. Mais que les hôteliers se rassurent, ce n’est pas encore fait. Tujia évoque une installation progressive à Paris. L’intérêt étant bien sûr de fournir un logement aux 1,7 millions de Chinois qui visitent désormais la capitale française chaque année. Un gros marché qui n'attend que l'offre adéquate.
Le problème, c’est qu’une arrivée de Tujia à Paris entraînerait des complications administratives, règlementaires et aussi financières. Pour le moment, en Chine, le site internet prend à sa charge l’ensemble des taxes supplémentaires imposées aux loueurs. Mais cela coûtera évidemment bien plus cher à Paris. Il est d'ailleurs notable que le prestataire chinois rencontre le même problème à Los Angeles, aux Etats-Unis, qui est l’autre destination envisagée par cette entreprise chinoise florissante.
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