Apple Music, tel est le nom du nouveau service d’écoute en streaming d’Apple. Le streaming, c’est la capacité d’écouter de la musique sans la posséder - elle est dans un nuage informatique auquel on accède via une application. C’est Spotify qui domine ce type d’offres sur le marché avec le « bling-bling » Tidal qui a tenté de faire une version plus « artist-friendly » récemment. La nouvelle proposition d’Apple était vivement attendue car la marque à la pomme est restée longtemps rétive à cette opportunité de diffusion en restant fidèle à son iTunes Store. Mais ce magasin de mp3 date de 2003 - une éternité pour ce genre de technologies ! - et le changement de cap démontre qu’Apple suit le mouvement.
Cela en fait ricaner certains, mais il n’y a que les imbéciles qui ne changent pas d’avis, se sont sûrement dits les responsables d’Apple. Et quand on constate les ravages du logiciel pirate PopCornTime, on se dit que l’industrie du cinéma devrait se pencher sérieusement sur le sujet. L’industrie de la musique demeure toujours très novatrice, disruptrice, depuis Napster. Dès 2003, en cinq ans, avec iTunes et le succès de l’iPod, Apple était considéré aux Etats-Unis comme le plus grand fournisseur de musique devant les magasins, ce qui fait dire à Mashable qu’Apple a déjà changé une première fois l’industrie de la musique. Alors une seconde fois ?
Apple Music, c’est quoi ?
Apple Music, c’est donc la possibilité d’écouter la musique en streaming (flux sans téléchargement), c’est aussi une radio numérique (le programme de Beats 1 a commencé par une heure d’ambient de Brian Eno puis par le DJ néo-zélandais Zane Lowe, débauché de BBC Radio 1) et c’est aussi un réseau social (via Connect) entre fans et artistes. Un pari ambitieux !
Selon le site Recode, qui avait testé l’application une journée avant sa sortie, l’utilisateur risque d’avoir besoin d’un peu de temps pour comprendre l’ensemble des fonctionnalités d’Apple Music. Car si le service offre un moyen évident de découvrir de la musique, l’application pêche un peu par sa facilité d’utilisation. En fait, on se perd quelque peu dans le magasin. Il y a cinq entrées dans l’application : la Radio, avec également des playlists ; Connect, un moyen pour les artistes d’accrocher leurs fans ; For You, un moyen d’entrée selon nos goûts ; New, un bain musical total ; et Ma musique, qui correspond à l’ancienne discothèque iTunes que vous récupérerez bien évidemment.
Mais Apple se distingue des concurrents, car on sort de la logique recommandation par algorithme et on s’intéresse plus aux playlists sélectionnées par des experts. Apple a ainsi embauché des journalistes musicaux, comme des DJ ou même des artistes… Pitchfork, Rolling Stone suivent le mouvement. Débauche de moyens, on vous l’avait dit. A noter, une proposition financière plus qu’intéressante pour l’utilisateur, car si le prix s’aligne en gros sur celui des autres services payant comme Spotify, Apple Music propose aux familles de partager pour 15 euros près de 6 comptes.
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Apple mise tout sur l’experience utilisateur :
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Avec Apple Music, on parle véritablement d’expérience utilisateur, user experience, et c’est là que le service compte se différencier quand les catalogues musicaux risquent d’être tous les mêmes à terme pour tous les services. Ainsi, pour illustrer l'âme de la radio, Zane Lowe (débauché par Trent Reznor, excusez du peu) a diffusé comme première chanson « City », du groupe pop-punk indépendant Spring King. Le choix de cette chanson, a-t-il expliqué, a fait l'objet de mois de discussions internes. La pugnace Taylor Swift s’est même finalement ralliée à Apple? non sans avoir fait vaciller Apple un instant. AC/DC rejoint les rangs également (voir Storify ci-dessous). Dans Mashable : Jimmy Iovine expliquait avec un certain aplomb que ce qu’on appelle communément une radio, n’est pas une radio mais juste une playlist. Leur enjeu ? Faire sortir tout cela de sa zone de confort. A suivre… ou écouter...