Ce mercredi, Pierre Gattaz a voulu saluer certaines initiatives du gouvernement. A commencer par l'annonce de Manuel Valls cette semaine de sanctuariser les 47 milliards promis aux entreprises dans le pacte de responsabilité. Mais il a surtout profité de l'occasion pour demander des réformes plus rapides et plus poussées, au moment même où les chiffres du chômage montraient une timide éclaircie en juillet.
Après un ralentissement des inscriptions à Pôle Emploi au printemps, on peut en effet parler d'un début de stabilisation du chômage. Pour Bruno Ducoudré, économiste à l'OFCE, l'Observatoire français des conjonctures économiques, « il est encore trop tôt pour conclure que le chômage va continuer de baisser. [Même si] depuis trois ou quatre mois, on commence à percevoir ce mouvement-là. »
Une fiscalité « démotivante »
Pour Pierre Gattaz cependant, cette amélioration ne pourra se confirmer que sides mesures sont prises concernant le droit du travail, un sujet qui préoccupe les patrons dans les allées de l'université d'été. Pierre Gattaz veut une simplification des textes et surtout que les accords d'entreprises priment sur un texte de loi identique pour tout le monde.
Et puis il a surtout demandé au gouvernement de baisser la fiscalité. « Nous avons une fiscalité très rigide, très inquiétante, démotivante, a-t-il martelé, insistant sur la nécessité pour l’Etat de baisser son train de vie. Nous vivons largement au-dessus de nos moyens dans la sphère publique, et tant qu’on ne règlera pas ça, clairement, on sera toujours en pression fiscale maximum. »
Ces interpellations à l'adresse du gouvernement trouveront peut-être des réponses ce jeudi après-midi avec la venue au Medef du ministre de l'Economie Emmanuel Macron. Son discours sera d'autant plus attendu par les patrons, que Pierre Gattaz a plusieurs fois laissé entrevoir le fait qu'il ne serait pas contre voir Emmanuel Macron remplacer François Rebsamen au ministère du Travail.
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Jean-François Bensahel, PDG de l’entreprise DSO : « Le CICE vous aide à embaucher »
Le gouvernement incite notamment les entreprises à embaucher grâce à des dispositifs comme le Crédit d’impôt pour la compétitivité et l’emploi. Jean-François Bensahel, patron de la PME DSO Interactive, a ainsi pu créer 4 emplois grâce à cette procédure.Verbatim.
« Certes, il y a des indicateurs favorables, la baisse de l’euro, la baisse du pétrole, mais ça ne suffit pas, donc la clef, c’est de rétablir les conditions durables de la croissance, pour qu’on puisse se projeter dans l’avenir. Et pour cela, le CICE, c’est une mesure très appréciable. Si vous avez un plan de croissance, un plan de développement, qui dit plan de développement, dit investissement, et dit embauche. Si vous avez ce plan-là, c’est sûr que le CICE vous aide à embaucher. Si en revanche vous êtes dans une situation difficile, le CICE vous donne un peu d’air frais. Un peu de trésorerie supplémentaire […] On n’embauche pas avec le CICE, bien sûr que non, mais en revanche, ça facilite les embauches. »